Mascarade


Mascarade
Réalisateur :
Nicolas Bedos
Pays d'origine :
FR
Titre original :
Mascarade
Durée :
2h22
Année :
2022
Date de sortie nationale :
01/11/2022
Genre :
CD
Casting :
Pierre Niney, Isabelle Adjani, François Cluzet, Marine Vacth, Emmanuelle Devos…
Synopsis :
Lorsqu'un jeune gigolo tombe sous le charme d'une sublime arnaqueuse, c'est le début d'un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d'Azur. Les deux amoureux sont-ils prêts à tout pour s'offrir une vie de rêve, quitte à sacrifier celle d'une ancienne gloire du cinéma et d'un agent immobilier ?
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sorti le 01/11/2022

À travers le regard d’Adrien (Pierre Niney), séduisant ex-danseur déprimé, qui se fait entretenir par Martha (Isabelle Adjani), riche actrice enchaînant les jeunes amants, le réalisateur nous immerge dans les cercles bourgeois de la Côte d’Azur. Mais c’est l’intervention de Margot (Marine Vacth), manipulatrice qui profite de l’argent de son homme et dont Adrien tombe follement amoureux, que l’arnaque ultime va se construire autour du parfait pigeon incarné par François Cluzet. Avec un tel casting principal, inutile de préciser que les acteurs portent le métrage, des épaules froides et artificielles d’Adjani à celles colériques et naïves de Cluzet, tous deux trompés par les jeunes et séduisants Niney et Vacth.

Tronqué de 13 minutes après sa diffusion en mai sur la croisette, le film aurait encore gagné à écourter sa longue introduction dans la demeure de Martha. Présentant les scènes de procès comme le présent et le reste de l’histoire comme de gigantesques flashbacks, le cœur du métrage se révèle seulement dans sa seconde moitié alors que l’esquisse de la grande arnaque se dessine. Sous l’odeur du vin et du whisky, les séquences s’enchaînent sans que jamais un verre d’alcool ne manque au rendez-vous. Comme dans La Belle Époque, les disputes sont tournées au ridicule par un montage habile dans lequel le dialogue semble former une suite logique mais où les décors changent d’une phrase à l’autre pour retranscrire des ellipses temporelles.

Volonté artistique affirmée de Bedos, la pellicule apporte une esthétique picturale intemporelle par son rendu très atypique des couleurs et des textures sur la peau des personnages, constamment baignés dans la lumière chaleureuse du sud. Toutefois, le réalisateur s’amuse aussi à capter des sources de lumières au bord de son cadre pour former des halos lumineux au sein de son image ; procédé optique popularisé par J. J. Abrams, ces « lens flare » renvoient plutôt à un cinéma bien contemporain. Mêlant esthétique picturale et geste cinématographique dans une quête du majestueux, le réalisateur déploie tous les moyens pour que le spectateur se fasse pleinement berner par sa grande mascarade.

Gwendal Ollivier