Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? (10ème anniversaire)

«Ohlala, encore une comédie française au scénario glissant et cliché. Et avec Christian Clavier qui plus est ! Ça va forcément être nul…» Si c’est ce que vous avez pensé en lisant le synopsis du 7e long-métrage de Philippe de Chauveron : détendez-vous ! Certes, le réalisateur surfe clairement plus sur la vague des stéréotypes que sur celle de la subtilité. Certes, le scénario est très simpliste et oui la fin est attendue. Mais, NON, Christian Clavier ne nous refait pas encore une fois son numéro de Jacouille et NON, le film n’est pas à mettre au niveau zéro. À vrai dire, « Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu ? » rempli parfaitement son rôle de comédie, à savoir, celui d’un « film distrayant dont le but est de faire rire ». Avec un peu de second degré dans une main et un esprit bon public dans l’autre, on passe un excellent moment devant cette réalisation !

Cette oeuvre aborde, la confrontation entre les différentes cultures, les différentes mœurs et donne lieu à des situations vraiment clichés, certes, mais aussi très drôles. Alors oui, certains trouveront peut être que parfois les blagues sont un peu « limites » voire « racistes ». Mais n’oublions pas que le fait de jouer sur les stéréotypes attribués aux noirs, aux juifs, aux arabes, aux chinois, aux blancs, permet aussi de les renverser et de se souvenir que oui, on peut rire de ces différences, en jouer, les faire interagir entre-elles et les rendre ainsi plus enrichissantes. Et encore une fois, il s’agit d’une comédie, d’un divertissement, pas d’un film diplomatique visant à apporter la paix dans le monde.

Le tout est sans doute un peu trop saupoudré de bien-pensance et certains raccourcis scénaristiques laissent un peu perplexe par moment. On croise aussi les doigts pour que les jeunes acteurs, tous très talentueux, arrivent à sortir des rôles formatés qui leurs sont attribués. On ne s’inquiète cependant pas ni pour Clavier ni pour Lauby qui incarnent parfaitement leurs personnages de parents bourgeois et qui n’en sont plus à leurs premiers essais. En tout cas, c’est avec le sourire et sur un air du coup décalé que l’on quitte la salle et rien que pour ça, faites comme plus de 7,5 millions de spectateurs : allez voir ce film ! Bonne séance !

Coraline Lafon