par Coraline Lafon
On peut vous lister au moins trois éléments qui vont vous inciter à aller voir « The two faces of January ». Premièrement, qui n’aurait pas envie de voir Aragorn (fils d'Arathorn et de Gilraen, petit-fils d'Arador) sans sa communauté de l’anneau, Marie-Antoinette sans sa perruque et Llewyn Davis sans sa guitare ? Car en effet, le casting est alléchant et le trio Viggo Mortensen, Kirsten Dunst et Oscar Isaac est aussi rayonnant sur l’affiche qu’excellent à l’écran. Autre élément attrayant : le réalisateur Hossein Amini est également le scénariste de « Drive », le road movie qui a fait exploser le box-office il y a 3 ans et dans lequel Ryan Gosling et Carey Mulligan se donnent la réplique. Enfin, pour clôturer les bonnes raisons d’aller voir cette oeuvre : « The two faces of January » est l’adaptation cinématographique d’un livre écrit par Patricia Highsmith, également l’auteur du « Talentueux Mr Ripley », thriller qui a donné naissance à un excellent film réalisé par Anthony Minghella en 2000. Un scénariste qui passe derrière la caméra pour adapter une histoire de la Reine du thriller psychologique, on peut dire que ça annonce déjà la douce couleur d’un bon moment devant l'écran !
Maintenant que vous savez tout ça, vous sentez déjà monter en vous l’irrépressible envie d’aller découvrir ce long-métrage, n’est-ce pas ? Cependant, il faut savoir que si vous avez eu une sale journée et que le moral n’est pas au beau fixe, peut-être est-il préférable d’attendre un peu avant de réserver vos billets de cinéma. Car le premier film du réalisateur iranien n’est pas forcément très réjouissant : malgré les décors magnifiques et ensoleillés de différents pays d’Europe (Grèce, Croatie, Turquie…) l’ambiance est plutôt terne et pesante et, le mensonge, la trahison, l’escroquerie, le tout bien caché derrière des visages charismatiques peut vous laisser un arrière goût désagréable.
De plus, on reste un peu sur notre fin et le scénario peut laisser sceptique par moment. Car même si le lien entre Rydal et Chester est ambigu dès le départ, on se demande tout de même comment le jeune guide en est arrivé à se retrouver dans une situation aussi rocambolesque. Le passage entre la situation initiale et les péripéties est peut-être un peu trop soudain, si bien qu’on ne sait pas très bien où le metteur en scène veut en venir. En tout cas cette relation particulière entre les deux protagonistes est vraiment au coeur de l’action, puisque même le titre « The two faces of january » y fait référence. En effet, le mot « Janvier » vient du Dieu romain « Janus », qui représente la dualité de l’homme, le lien entre le passé et le futur, le rapport au commencent et à la transition. Et c’est précisément tout cela qui se joue dans le rapport entre Rydal et Chester.
Malgré quelques déceptions et une ambiance un peu malsaine, le premier film réalisé par Hossein Amini vaut tout de même le coup d’œil : de très bons acteurs, un réalisateur armé pour produire un bon thriller, une histoire qui se prête au genre dramatique et pour moins de 10 euro, vous voyagez dans 3 pays d’Europe ! Elle est pas belle la vie ?
Coraline Lafon