Mommy


Mommy
Réalisateur :
Xavier Dolan
Pays d'origine :
CA
Titre original :
Durée :
2h14
Année :
2014
Date de sortie nationale :
Genre :
DR
Casting :
Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine-Olivier Pilon…
Synopsis :
Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
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par Coraline Lafon

Quel bonheur de retrouver la patte si particulière de Dolan : ses gros plans, ses ralentis, ses couleurs, le tout toujours parfaitement maîtrisé. Il faut dire que le réalisateur aime peaufiner son univers visuel. Mais au delà des images, Dolan nous offre, comme dans chacun de ses films, une savoureuse bande-son. Sans parler de l’accent québécois qui donne un charme fou à l’oeuvre, la « soundtrack » oscille entre Céline Dion, Dido ou encore Sarah McLachlan et le metteur en scène arrive à donner une toute nouvelle dimension à des chansons cultes telles que « Wonderwall » ou encore « Vivo Per lei ». Chaque morceau est toujours très judicieusement utilisé et la scène du long-board rythmée par la chanson « Colorblind » de Counting Crows est juste frissonnante.

Dans le casting, on retrouve avec joie les actrices fétiches du réalisateur : Anne Dorval (« J’ai tué ma mère », « Les amours imaginaires ») et Suzanne Clément (« Laurence Anyways », « J’ai tué ma mère »). Toujours aussi belles et poignantes, elles sont rejointes à l’écran par le jeune Antoine-Olivier Pilon, qui tenait le rôle du « College Boy » dans le clip d’Indochine réalisé également par Xavier Dolan. Un trio d’acteur d’une incontestable valeur puisqu’il arrive à nous plonger complètement au coeur de leur intimité, en toute simplicité, et l’on finit par oublier la salle de cinéma, l’écran, tout le reste. Il faut dire que l’utilisation du format carré 1:1, abandonné uniquement lors des scènes plus ouvertes sur le monde, renforce le sentiment de huis clos et nous incite à être au plus près des personnages.

Dolan maîtrise parfaitement l’art de mettre en lumière les relations complexes voire parfois torturées que les gens entretiennent entre eux : son scénario est dur, les répliques et les scènes sont parfois très violentes et très crues et certains passages vous retournent le bide. Mais ce qui est extraordinaire, c’est que malgré la dimension clairement dramatique de ses créations, le réalisateur y glisse toujours une dose incommensurable de tendresse, d’espoir, d’amour et de rage. C’est d’ailleurs ce qui rend ses œuvres si modernes et puissantes. Quand on voit en plus dans le générique de fin que le jeune homme a également prit soin de faire lui-même les sous-titres en anglais et qu’il s’est chargé de la conception des costumes, quand on sait également qu’il est aussi monteur et acteur, on ne peut qu’être pleinement et sans retenu conquis par le cinéaste et ses créations. Et pour être séduit à votre tour, on vous invite à aller découvrir « Mommy » le plus rapidement possible au cinéma !

Coraline Lafon