Massacre à la tronçonneuse

pagi 16


Massacre à la tronçonneuse
Réalisateur :
Tobe Hooper
Pays d'origine :
US
Titre original :
The Texas Chainsaw Massacre
Durée :
1h23
Année :
1974
Date de sortie nationale :
05/05/1982
Genre :
EP,HO
Casting :
Marilyn Burns, Allen Danziger, Teri McMinn…
Synopsis :
Au fin fond du Texas, des habitants font une découverte macabre : leur cimetière vient d'être profané et les cadavres exposés sous forme de trophées. Pendant ce temps, cinq amis traversent la région à bord d'un minibus. Ils croisent en chemin la route d'un auto-stoppeur et décident de le prendre à bord. Mais lorsque les jeunes gens s'aperçoivent que l'individu a un comportement inquiétant et menaçant, ils finissent par s'en débarrasser.

Bientôt à court d'essence, le groupe décide d'aller visiter une vieille maison abandonnée, appartenant aux grands-parents de deux d'entre eux. Chacun leur tour, les cinq amis vont être attirés par la maison voisine. La rencontre avec ses étranges habitants va leur être fatale…

Pour son 40ème anniversaire, l'oeuvre ressort en version numérique restaurée, image par image. Projection en très haute définition 4K et son Dolby 7.1 dans les salles équipées.

CE QU'ON EN PENSE :    Mais qu’a-t-il bien pu se passer dans la tête du réalisateur et scénariste Tobe Hopper pour accoucher d’une œuvre aussi terrifiante, qui va vite devenir culte en matière de film d’horreur ?

Tout commence à la fin des années cinquante par une histoire vraie, celle de l’arrestation d’Edgard Gein, un tueur en série, surnommé le boucher. Elevé par une mère folle et possessive, le jeune garçon est coupé de tout contact extérieur, jusqu’à l’âge adulte de 39 ans. A l’aube de la quarantaine, la seule femme qu’il ait connu meurt subitement. Il n’acceptera pas son décès et fera tout pour la faire revivre, la gardant chez lui comme une relique.

Arrêté en 1957, inculpé pour 2 meurtres, Edgard Gein en avoue plusieurs dizaines. Le « boucher » a comme principal passe-temps de déterrer des cadavres pour découper leur peau et se faire des habits humains. La police retrouve chez lui les restes de 15 corps et des objets réalisés en peau humaine : abat-jours, rideaux, ... et même des têtes dans des bocaux. L’asile psychiatrique le sauve de la peine de mort.

Ensuite, peu avant Noël 1973, Tobe Hopper, claustrophobe se trouve angoissé dans grand magasin de bricolage. Son besoin de sortir est urgent mais il y a foule. Son regard se pose sur les tronçonneuses. Il se dit que s’il en démarrait une et fonçait à travers la marée humaine, on le laisserait passer. Il n’en fallait pas plus pour que l’idée germe.

Le metteur en scène a 30 ans et son premier film « Eggshells » est un échec commercial. Massacre à la tronçonneuse est donc tourné en 16 mm par soucis d’économie, pour 140.000 dollars d’aujourd’hui. Les déboires vont s’accumuler : Les prises de vue durent 6 semaines au lieu des 6 jours prévus, dans des conditions éprouvantes : températures extrêmes de l’été 1974, accidents et malaises des membres de l’équipe.

Sans le savoir, le cinéaste vient d’inventer les bases du slasher, qui consiste pour un tueur psychopathe bien barjo, de décimer tout le casting en gardant la plus belle fille pour la fin. Tourné dans l’ordre du scénario, les acteurs n’avaient leurs scènes et leurs textes que le jour même, découvrant l’horreur du concept, comme l’ont découvert les premiers spectateurs. Afin de rendre encore plus effrayant le tournage, Tobe Hopper hurlait entre les prises, cassant des objets pour entretenir une atmosphère d’hystérie, et surtout gardant en permanence allumées sur le plateau, plusieurs tronçonneuses. L’énigmatique, Gunnar Hansen, au visage de cuir (dont le rôle est presque muet) n’a jamais adressé la parole aux autres acteurs durant ces 6 semaines, instaurant une atmosphère de peur à son égard.

A cause du titre les gens pensent que c’est un bain de sang mais le flot d’hémoglobine est surtout dans l’imagination du spectateur. La réalisation qui cartonne aux USA, est censurée dans de nombreux pays, lui conférant une certaine aura mythique en Europe. Interdit en France jusqu’en 1982, cet ovni du 7ème Art finira par être classé X (comme Mad Max) avant d’être immontrable aux moins de 18 ans assorti d’un avertissement pour incitation à la violence. Un producteur visionnaire, René Château, sauvera le film des oubliettes en le sortant directement en vidéo sur cassettes VHS. C’est ce qui fera sa réputation. Au Royaume-Uni, il faudra attendre 25 ans, jusqu’en 1999 pour le voir en salle.

40 ans après, l’œuvre ressort en version restaurée, haute définition 4K et son Dolby 7.1. L’image granuleuse du 16 mm de l’époque est toujours présente et ne dénature pas les scènes. Cependant, les images ont vieilli. Les tenues bariolées et pantalons pattes d’éph' renvoient à une autre époque. La scène de poursuite dans la forêt, la nuit, entre le tueur et la jeune Sally, crispante en son temps, fait maintenant sourire et plutôt penser à du Benny Hill. Mais les travellings au ras du sol sont toujours magnifiques et l’idée géniale, suggérée à tous les spectateurs du monde entier, que cela pourrait arriver fait le reste.

Tobe Hopper ne le savait pas mais il venait d’inventer un genre qui va séduire bons nombres de scénaristes. D’autres réalisations suivront le concept de la famille cannibale déjantée : Frontières, Wolf Creek, Le Silence des agneaux… Mais ça, ce sont d'autres histoires. De plus, les nombreuses suites et remakes ne sont jamais arrivés à la rotule de l'original. Merci Monsieur Hopper !

La bande-annonce se terminait à l'époque par ces mots : "Quand vous aurez fini de crier, vous en parlerez". A vous maintenant de vous faire votre opinion.

Benoît Meudec
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sorti le 05/05/1982

Mais qu’a-t-il bien pu se passer dans la tête du réalisateur et scénariste Tobe Hopper pour accoucher d’une œuvre aussi terrifiante, qui va vite devenir culte en matière de film d’horreur ?

Tout commence à la fin des années cinquante par une histoire vraie, celle de l’arrestation d’Edgard Gein, un tueur en série, surnommé le boucher. Elevé par une mère folle et possessive, le jeune garçon est coupé de tout contact extérieur, jusqu’à l’âge adulte de 39 ans. A l’aube de la quarantaine, la seule femme qu’il ait connu meurt subitement. Il n’acceptera pas son décès et fera tout pour la faire revivre, la gardant chez lui comme une relique.

Arrêté en 1957, inculpé pour 2 meurtres, Edgard Gein en avoue plusieurs dizaines. Le « boucher » a comme principal passe-temps de déterrer des cadavres pour découper leur peau et se faire des habits humains. La police retrouve chez lui les restes de 15 corps et des objets réalisés en peau humaine : abat-jours, rideaux, ... et même des têtes dans des bocaux. L’asile psychiatrique le sauve de la peine de mort.

Ensuite, peu avant Noël 1973, Tobe Hopper, claustrophobe se trouve angoissé dans grand magasin de bricolage. Son besoin de sortir est urgent mais il y a foule. Son regard se pose sur les tronçonneuses. Il se dit que s’il en démarrait une et fonçait à travers la marée humaine, on le laisserait passer. Il n’en fallait pas plus pour que l’idée germe.

Le metteur en scène a 30 ans et son premier film « Eggshells » est un échec commercial. Massacre à la tronçonneuse est donc tourné en 16 mm par soucis d’économie, pour 140.000 dollars d’aujourd’hui. Les déboires vont s’accumuler : Les prises de vue durent 6 semaines au lieu des 6 jours prévus, dans des conditions éprouvantes : températures extrêmes de l’été 1974, accidents et malaises des membres de l’équipe.

Sans le savoir, le cinéaste vient d’inventer les bases du slasher, qui consiste pour un tueur psychopathe bien barjo, de décimer tout le casting en gardant la plus belle fille pour la fin. Tourné dans l’ordre du scénario, les acteurs n’avaient leurs scènes et leurs textes que le jour même, découvrant l’horreur du concept, comme l’ont découvert les premiers spectateurs. Afin de rendre encore plus effrayant le tournage, Tobe Hopper hurlait entre les prises, cassant des objets pour entretenir une atmosphère d’hystérie, et surtout gardant en permanence allumées sur le plateau, plusieurs tronçonneuses. L’énigmatique, Gunnar Hansen, au visage de cuir (dont le rôle est presque muet) n’a jamais adressé la parole aux autres acteurs durant ces 6 semaines, instaurant une atmosphère de peur à son égard.

A cause du titre les gens pensent que c’est un bain de sang mais le flot d’hémoglobine est surtout dans l’imagination du spectateur. La réalisation qui cartonne aux USA, est censurée dans de nombreux pays, lui conférant une certaine aura mythique en Europe. Interdit en France jusqu’en 1982, cet ovni du 7ème Art finira par être classé X (comme Mad Max) avant d’être immontrable aux moins de 18 ans assorti d’un avertissement pour incitation à la violence. Un producteur visionnaire, René Château, sauvera le film des oubliettes en le sortant directement en vidéo sur cassettes VHS. C’est ce qui fera sa réputation. Au Royaume-Uni, il faudra attendre 25 ans, jusqu’en 1999 pour le voir en salle.

40 ans après, l’œuvre ressort en version restaurée, haute définition 4K et son Dolby 7.1. L’image granuleuse du 16 mm de l’époque est toujours présente et ne dénature pas les scènes. Cependant, les images ont vieilli. Les tenues bariolées et pantalons pattes d’éph' renvoient à une autre époque. La scène de poursuite dans la forêt, la nuit, entre le tueur et la jeune Sally, crispante en son temps, fait maintenant sourire et plutôt penser à du Benny Hill. Mais les travellings au ras du sol sont toujours magnifiques et l’idée géniale, suggérée à tous les spectateurs du monde entier, que cela pourrait arriver fait le reste.

Tobe Hopper ne le savait pas mais il venait d’inventer un genre qui va séduire bons nombres de scénaristes. D’autres réalisations suivront le concept de la famille cannibale déjantée : Frontières, Wolf Creek, Le Silence des agneaux… Mais ça, ce sont d'autres histoires. De plus, les nombreuses suites et remakes ne sont jamais arrivés à la rotule de l'original. Merci Monsieur Hopper !

La bande-annonce se terminait à l'époque par ces mots : "Quand vous aurez fini de crier, vous en parlerez". A vous maintenant de vous faire votre opinion.

Benoît Meudec