CE QU'ON EN PENSE : Après l’incroyable métamorphose de Jared Leto dans « Dallas Buyers club », récompensée l’an dernier par un Oscar, c’est Romain Duris qui brille par sa prestation d’homme travesti dans « Une nouvelle amie ». Il faut dire que l’acteur français, rendu célèbre par le réalisateur Cédric Klapish, a travaillé son rôle en profondeur et s’amusait depuis tout petit déjà à incarner des femmes en se déguisant. On sent que l’acteur prend beaucoup de plaisir à jouer David et le spectateur s’amuse aussi de le voir enfiler des collants, mettre du rouge à lèvre ou faire du shopping. On retrouve également au casting la douce, naturelle et très talentueuse Anaïs Demoustier, qui était récemment à l’affiche de « Bird People » ou encore de « Quai d’Orsay ». « Quai d’Orsay » dans lequel elle partageait d’ailleurs l’affiche avec le beau Raphael Personnaz que l’on retrouve au casting de « Une nouvelle amie ».
La scène d’introduction est superbe et laisse entrevoir ce que ce long métrage va nous offrir : un hymne à la féminité, une touche d’ambiguïté, le tout articulé autour d’un sujet plus profond encore que celui du travestissement : le deuil. Car finalement, le film n’est pas juste une histoire qui frôle de très près celle de « Laurence Anyways » de Xavier Dolan. Ce n’est pas juste un film qui met en lumière le thème du genre, de la sexualité et de la différence déjà suffisamment exploité dans les médias. Non, l'oeuvre parle avant tout du chemin psychologique que l’on parcourt lorsque l’on perd quelqu’un qu’on aime. Et pour cela, les chemins sont vastes et nombreux. On comprend, au fur et à mesure que l’histoire avance, qu’au delà de cette surprenante découverte et de l’acceptation de la différence, les deux principaux protagonistes vont affronter des pensées, des souvenirs, des désirs refoulés et de la souffrance.
Cette adaptation de la nouvelle « Une amie qui vous veut du bien » écrite par Ruth Rendell et publiée en 1985, jongle habilement entre la comédie et le drame, si bien qu’on ne sait pas toujours sur quel pied danser. Ce dynamisme émotionnel est bien agencé et on passe naturellement du sourire à la gêne, du rire aux sourcils froncés. Cependant, on pourrait tout de même reprocher au metteur en scène de perdre un peu le spectateur en laissant parfois un peu trop libre cours aux interprétations : la fin n’est pas très claire et on ne saisit pas vraiment comment la relation entre David et Claire ait pu en arriver là.
Mais nous n’en dirons pas plus pour vous laisser le plaisir de découvrir cette réalisation, à la fois intéressante et originale, drôle et sombre, devant laquelle on passe en tout cas un très agréable moment. Bonne séance ! Coraline Lafon
par Coraline Lafon
Après l’incroyable métamorphose de Jared Leto dans « Dallas Buyers club », récompensée l’an dernier par un Oscar, c’est Romain Duris qui brille par sa prestation d’homme travesti dans « Une nouvelle amie ». Il faut dire que l’acteur français, rendu célèbre par le réalisateur Cédric Klapish, a travaillé son rôle en profondeur et s’amusait depuis tout petit déjà à incarner des femmes en se déguisant. On sent que l’acteur prend beaucoup de plaisir à jouer David et le spectateur s’amuse aussi de le voir enfiler des collants, mettre du rouge à lèvre ou faire du shopping. On retrouve également au casting la douce, naturelle et très talentueuse Anaïs Demoustier, qui était récemment à l’affiche de « Bird People » ou encore de « Quai d’Orsay ». « Quai d’Orsay » dans lequel elle partageait d’ailleurs l’affiche avec le beau Raphael Personnaz que l’on retrouve au casting de « Une nouvelle amie ».
La scène d’introduction est superbe et laisse entrevoir ce que ce long métrage va nous offrir : un hymne à la féminité, une touche d’ambiguïté, le tout articulé autour d’un sujet plus profond encore que celui du travestissement : le deuil. Car finalement, le film n’est pas juste une histoire qui frôle de très près celle de « Laurence Anyways » de Xavier Dolan. Ce n’est pas juste un film qui met en lumière le thème du genre, de la sexualité et de la différence déjà suffisamment exploité dans les médias. Non, l'oeuvre parle avant tout du chemin psychologique que l’on parcourt lorsque l’on perd quelqu’un qu’on aime. Et pour cela, les chemins sont vastes et nombreux. On comprend, au fur et à mesure que l’histoire avance, qu’au delà de cette surprenante découverte et de l’acceptation de la différence, les deux principaux protagonistes vont affronter des pensées, des souvenirs, des désirs refoulés et de la souffrance.
Cette adaptation de la nouvelle « Une amie qui vous veut du bien » écrite par Ruth Rendell et publiée en 1985, jongle habilement entre la comédie et le drame, si bien qu’on ne sait pas toujours sur quel pied danser. Ce dynamisme émotionnel est bien agencé et on passe naturellement du sourire à la gêne, du rire aux sourcils froncés. Cependant, on pourrait tout de même reprocher au metteur en scène de perdre un peu le spectateur en laissant parfois un peu trop libre cours aux interprétations : la fin n’est pas très claire et on ne saisit pas vraiment comment la relation entre David et Claire ait pu en arriver là.
Mais nous n’en dirons pas plus pour vous laisser le plaisir de découvrir cette réalisation, à la fois intéressante et originale, drôle et sombre, devant laquelle on passe en tout cas un très agréable moment. Bonne séance !