sorti le 10/12/2014
Cette année, nous avons réitéré le jeu concours que nous avions lancé l’année dernière. Celui-ci permettait à six heureux lauréats d’aller découvrir l’ultime volet de la saga Le Hobbit dans des conditions rarement vues : Imax 3D et son Dolby 7.1 au Pathé Ivry, un dernier voyage en Terre du Milieu en compagnie des membres de Cine35.com. Seuls cinq établissements sur l’hexagone possèdent une salle Imax, dont deux en région parisienne. On peut le dire : On en a pris plein les yeux !
Point de résumé, pas plus que de rappel du précédent épisode pour se remettre dans le bain. L’histoire commence là où se termine « La Désolation de Smaug ». On est dans le village d’Esgaroth, la Venise de cette étrange contrée, face à un dragon en colère, bien décidé à rayer de la carte la cité lacustre. On ne vous en dira pas plus mais la scène d’ouverture devrait vous ravir.
144 minutes, c’est la durée de ce qui devait s’appeler au départ « L’histoire d’un aller et d’un retour », en référence au livre que Bilbon écrit à la fin de sa vie. Peter Jackson trouvant que « La Bataille des Cinq Armées » reflétait mieux l’ambiance de cette fin de trilogie, c’est ce titre qui a été retenu. Comme le souligne Coraline Lafon dans la critique de « La Désolation de Smaug », l’histoire n’apporte rien de nouveau. Elle est même là bien fade : Beaucoup d’action, de batailles auxquelles s’échappent les héros sans une égratignure, ni même un essoufflement et un scénario tout aussi répétitif. Au risque de décevoir les fans, le cinéaste a pris le parti de résumer quelques dizaines de pages de l’oeuvre de J.R.R. Tolkien en une réalisation fleuve que certains trouveront trop long. Les combats pourraient être raccourcis de même que certaines scènes inventées pour l’occasion. Que penser de l’histoire d’amour platonique entre Tauriel (qui n’existe pas dans les livres) et un nain ?
Techniquement on sent que Peter Jackson et son équipe maitrisent le sujet. Le réalisateur de King Kong a d’ailleurs fait appel à Gollum, pardon, à Andy Serkis, pour être le metteur en scène de la seconde équipe. Car deux caméras filment exactement les mêmes scènes dont une de modèle « Epic », un mastodonte d’un bon quintal permettant des prises de vues à 48 images par seconde (le standard étant de 24 images par seconde depuis les années 20). La plupart des scènes ont été tournées en studio devant un décor neutre et vert facilitant l’incrustation en post-production de décors entièrement numérisés. Le dragon Smaug par exemple, n’existe que sur ordinateur, de même que les Orques Azog et Bolg. Douze cascadeurs ont seulement été nécessaire pour figurer les milliers de soldats au combat, multipliés numériquement par la suite.
Fort heureusement la technique sauve l’histoire. On en prend plein les yeux mais aussi plein les oreilles. Nous vous conseillons vivement la version 3D. VF ou VO ? A vous de voir mais il n’est peut-être pas facile de suivre les sous-titres pour profiter pleinement des images si vous ne maitrisez pas parfaitement la langue de Christopher Lee (Saroumane).
Les dernières minutes se terminent là où commencent celles de la trilogie suivante « Le Seigneur des Anneaux », en parfait raccord avec le début de « La Communauté de l’Anneau », que les fans prendront plaisir à (re)découvrir chez eux sur DVD ou Blu-Ray. Le générique de fin est simple mais de toute beauté, on découvre les esquisses au crayons des différents personnages. Car il y en a du monde à défiler sous les yeux, pendant que l’acteur Billy Boyd (Peregrin Touque dit Pippin dans Le Seigneur des Anneaux) entame la chanson « Un dernier adieu » .
Ainsi se clôt quinze ans d’aventures pour la plupart des membres de l’équipe, des comédiens et des spectateurs. Dans la salle, les fans applaudissent. On se surprend à essuyer une larme et on se dit que Peter Jackson et George Lucas ont en commun une chose incroyable : Avoir donné vie à l’écran, le temps d’une double trilogie, à des personnages qui ont fait partie de notre univers, que l’on a vu grandir, s’aimer, vieillir.
Benoît Meudec