San Andreas

Trois ans après "Voyage au centre de la Terre : l'île mystérieuse", "San Andreas" signe les retrouvailles entre le réalisateur Brad Peyton et l'acteur Dwayne Johnson. Bien que cette nouvelle production soit sans grande surprise (le scénario faiblard est - comme souvent - compensé par une succession d'effets spéciaux impressionnants), elle a le mérite de remettre le "film catastrophe" au goût du jour. Le genre s'était un peu essouflé ces dernières années face à l'arrivée des super-héros sur les grands écrans. Un pari intéressant donc, d'autant plus que le scénario de "San Andreas" s'inspire du réel danger que représente la faille californienne homonyme qui risque à tout moment de provoquer un tremblement de terre sans précédent.

Même si la masse musculaire de Dwayne Johnson colle parfaitement à son rôle et que l'on constate avec satisfaction que les personnages féminins du blockbusters ne sont pas de pauvres créatures en péril mais bien de vraies débrouillardes, l'histoire reste peu convaincante. Pourtant, on ne s'ennuie pas une seconde : les effets spéciaux, accentués par l'effet 3D, sont bluffants et ne laissent aucun répit ni aux spectateurs ni aux paysages qu'ils déciment. Le stade de Baseball AT&T, la California Street et le Golden Gate Bridge : tout s'écroule devant nos yeux éblouis et nos souffles coupés !

Si les clichés sur les femmes sont plus ou moins contournés, l'oeuvre de Brad Peyton reste tout de même très stéréotypée et l'américanisme est omniprésent durant les 114 minutes d'action. Depuis 2001, les productions américaines sont remplies de messages implicites ou explicites liés aux attentats du 11 septembre 2001. Le focus sur le drapeau étoilé à la fin, la destruction massive d'une bonne partie du patrimoine américain qui précède la (tant attendue) réplique finale "Qu'est ce qu'on fait maintenant ? Nous allons tout reconstruire" : tous ces éléments sont là pour rappeller que les État-Unis peuvent tout surmonter. Un message patriotique un peu lourd qui est heureusement un peu atténué par la reprise langoureuse et mélancolique de "California Dreamin'" par la chanteuse Sia.

Pour résumer, "San Andreas" est un bon divertissement devant lequel on reste bien éveillé. Et comme tous les films catastrophes ou apocalytpiques, il nous rappelle que finalement, nous ne sommes pas grand chose face à Dame Nature.

Coraline Lafon