Spectre


Spectre
Réalisateur :
Sam Mendes
Pays d'origine :
GB,US
Titre original :
Durée :
2h30
Année :
2015
Date de sortie nationale :
Genre :
AC,ES
Casting :
Daniel Craig, Christoph Waltz, Monica Bellucci…
Synopsis :
Oscar 2016 de la meilleure chanson

Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre.

Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l’existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l’aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. Fille de tueur, Madeleine comprend Bond mieux que personne…

En s’approchant du cœur de Spectre, Bond va découvrir qu’il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu’il traque…
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par Coraline Lafon

Après l'indémodable scène d'ouverture qui introduit l'agent secret en smoking pointant son canon Walter PPK vers le spectateur, l'histoire commence avec une scène d'anthologie. Grâce à un long plan séquence, Sam Mendes nous entraîne dans les rues de Mexico animées par les musiques entraînantes et les costumes typiques du "Jour des Morts". Dans cette ambiance mi sinistre mi festive, la caméra suit un Bond masqué qui, après avoir traversé un bâtiment, embrassé fougueusement sa partenaire, sauté par la fenêtre et couru sur les toits, tue un homme en pleine transaction. S’ensuit une scène d’hélicoptère, au contenu visuel époustoufflant. Tout est beau, bien cadré, on sent que l'on va passer un bon moment. Puis vient le tant attendu générique qui présente un Daniel Craig au top de sa virilité, quelques indices sur la tournure que va prendre le film et, bien sûr, la chanson phare qui est, pour cette 24e aventure, interprétée par Sam Smith. Sur son siège le spectateur jubile : tous les élements sont réunis, la séance peut commencer.

"007 Spectre" remplit parfaitement le cahier des charges immuable de la franchise, image par image, mot pour mot et tous les codes sont respectés. Répliques cultes, gadgets, grosses voitures, explosions, smokings, courses poursuites, jolies filles et vodka-martini : tout y est et ce pour notre plus grand plaisir. Sam Mendes, qui avait déjà réalisé "Skyfall", est une fois de plus aux commandes et prend un certain plaisir à nous rendre nostalgique en rendant de nombreux hommages aux précédents épisodes dont "Vivre et Laisser Mourir" de part l’ouverture du long-métrage. De plus, le réalisateur de "American Beauty" renoue aussi avec les destinations exotiques : entre le Maroc, l'Autriche, le Mexique, Rome, on peut dire qu'on en prend plein la vue. Les scènes d'actions et autres courses poursuites ou cascades (qui sont pour la plupart réelles) sont également à la hauteur du budget dépensé : démesurées.

Au casting, on retrouve pour la quatrième fois Daniel Craig qui campe un James Bond parfait depuis "Casino Royale" et qui continue de se bonifier aux fils des épisodes. Il développe son propre style tout comme Sean Connery ou Roger Moore avant lui. À ses côtés, Monica Bellucci et Léa Seydoux perpétuent la lignée des James Bond girls françaises, succèdant à Sophie Marceau, Eva Green ou encore Carole Bouquet. Mais la fierté de voir deux frenchies à l'écran est vite assombrie par le manque de consistance de l'actrice révélée par "La Vie d'Adèle" qui ne fait pas le poid face au mythique agent secret. On retrouve également Christoph Waltz (dont le potentiel aurait pu être encore mieux exploité), Andrew Scott (aka Moriarty pour les afficionados de la série "Sherlock"), Ben Whishaw (aka Jean-Baptiste Grenouille dans "Le Parfum") ou encore le redoutable David Bautista (aka Drax dans "Les Gardiens de la Galaxie").

Si visuellement on en prend plein les yeux et que le film permet de développer certains personnages (Q, M ou encore Moneypenny) et d'en apprendre davantages sur l'organisation Spectre, déjà évoquée dans plusieurs films, le scénario lui, laisse à désirer. Long, étiré, parfois mal ficelé : pas facile de tenir le spectateur en haleine pendant 150 minutes. L’histoire part un peu dans tous les sens, on ne sait plus très bien quelles sont les motivations des personnages et le dénouement reste quand même vraiment capilotracté. De plus, à l'instar de "Avengers 2" qui voit naître une romance entre Hulk et la Veuve Noir, la petite love story entre Madeleine Swann et James Bond était loin d'être indispensable.

Après "Mission Impossible : Rogue Nation", "Kingsman : Services Secrets", "Spy" et "Agents très spéciaux : Code U.N.C.L.E", l'année 2015 s'achève sur cet énième film d'espionnage qui reste, sans être le meilleur de la franchise 007, une oeuvre à ne pas manquer.

Coraline Lafon