Hunger Games - La Révolte : Partie 2

À l'instar des autres romans pour adolescents, les aventures de Katniss Everdeen permettent aux lecteurs ou aux spectateurs de vivre par procuration la transition entre l'enfance et l'âge adulte et de partir en quête de son identité. Pourtant, considérer la trilogie "Hunger Games" comme un simple "teen book" serait une erreur. En effet, l'oeuvre de Suzanne Collins stimule de nombreuses réflexions tout au long des trois romans : la place des médias dans la société, la vicieuse hypocrisie des télé-réalités, la propagande, la limite souvent très floue entre le bien et le mal, les stratégies politiques et millitaire et surtout, la place de la femme. Toute comme Leia, Leeloo, Sarah Connor ou plus récemment Furiosa, Katniss - mais également le Commandant Lyme, le Commandant Paynor voire même la Présidente Alma Coin - deviennent des modèles de femme fortes, combatives et des symboles de la révolution. On est bien loin de la passivité de Bella dans "Twilight" ou même de l'image de la femme sérieuse et intellectuelle - certes valorisante mais néanmoins secondaire - divulguée par Hermione. Bref, pour résumer, "Hunger Games" dans son ensemble est une oeuvre innovante et très intéressante et les trois premiers films avaient tout à fait réussi le pari de donner vie à l'univers de Collins.

Tandis que "La Révolte : Partie 1" avait placé le contexte et montré les coulisses de la rebellion, le tout dernier volet permet de clôturer l'intrigue. Le fait d'avoir fait deux films distincts n'aurait donc pas été une mauvaise idée, si il n'y avait pas eu autant de longueurs. Bien que visiblement assez fidèle à l'ouvrage qui l'inspire, le dernier volet est tout de même décevant pour ceux qui n'ont suivi que la saga cinématographique : l'action met très longtemps à démarrer et lorsqu'elle débute elle est insatisfaisante. D'une part parce que les combats et les scènes d'actions, explosifs dans les premiers films, ne sont ni épiques ni spécialement originaux. D''autre part, parce que toute la partie "romance" est soit trop soit, trop peu exploitée, mais n'est en tout cas ni crédible, ni pertinente. Si les évènements inattendus du dénouement sont intéressants et nous font réfléchir, on reste cependant un peu frustré par les raccourcis scénaristiques.

Une fin un peu décevante, donc, mais une histoire toujours portée avec brillo par un casting de choc. Entouré par des grands noms tels que Woody Harrelson, Julianne Moore et Elizabeth Banks, Jennifer Lawrence continue de nous impressionner avec toute sa palette d'émotions : de la tristesse à la colère en passant par l'espoir, la nouvelle étoile d'Hollywood, qui va bientôt réaliser son premier long-métrage, incarne parfaitement le geai moqueur. Dans le casting également, quelques personnages que Francis Lawrence est allé débaucher de célèbres séries télévisées : Natalie Dormer (aka Margaery Tyrell dans Game Of Thrones), Elden Henson (aka Foggy Nelson dans Daredevil) ou encore Gwendoline Christie (aka Brienne de Tarth dans Game Of Thrones). À noter également, ce dernier volet de la saga représente la dernière apparition cinématographique de l'excellent acteur Philip Seymour Hoffman, décédé le 2 février 2014.

En tout cas, le film est à voir, ne serait-ce que pour mettre un point final aux aventures de Katniss. Bonne séance et joyeux Hunger Games ! Puisse le sort vous être favorable.

Coraline Lafon