par Coraline Lafon
Adam McKay est un habitué des comédies : c'est à lui que l'on doit par exemple "Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy" ou encore "Very Bad Cops". On pourrait donc se demander : comment un réalisateur spécialiste du registre comique peut-il réussir à traiter d'un sujet aussi sérieux et sensible que la crise financière de 2008 ? Et bien en y apportant un peu d'humour, tout simplement ! C'est entre autre ce qui fait la force et le charme de "The Big Short" : si le sujet de fond est complexe, Adam McKay a non seulement réussi à l'alléger (en demandant à Margot Robbie de faire un petit cours d'économie en direct de son bain, par exemple) mais aussi à le rendre compréhensible (grâce à des métaphores habilement trouvées et des explications intelligibles). Le tout est saupoudré par des procédés de réalisations originaux et des personnages charismatiques.
Au sujet des personnages, il faut dire qu'ils ne sont pas interprétés pas n'importe qui puisque ce sont Christian Bale, Brad Pitt, Steve Carell et Ryan Gosling qui se partagent l'affiche. Rien que ça. Et le mélange fonctionne bien : chacun est crédible dans son registre et apporte quelque chose à l'histoire. Leurs différents points de vue permet de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la crise financière sans pour autant que cela nous ennuie. Au contraire, les dialogues et les répliques sont toujours ponctués de beaucoup d'humour et l’on prend plaisir à suivre le fil de l'intrigue.
Adapté de l'ouvrage “The Big Short: Inside the Doomsday Machine” écrit par Michael Lewis, le film homonyme est sorti juste après l'épisode 7 de Star Wars et est donc passé un peu inaperçu. C'est bien dommage parce qu'en plus de nous ouvrir les yeux sur notre dramatique système économique actuel, il nous fait passer un bon moment.
Coraline Lafon