Ils sont partout


Ils sont partout
Réalisateur :
Yvan Attal
Pays d'origine :
FR
Titre original :
Durée :
1h51
Année :
2015
Date de sortie nationale :
Genre :
CO
Casting :
Yvan Attal, Benoît Poelvoorde, Valérie Bonneton …
Synopsis :
Yvan se sent persécuté par un antisémitisme grandissant et il a l’habitude de s’entendre dire qu’il exagère, qu’il est paranoïaque. Lors de séances chez son psy, Yvan parle donc de ce qui le concerne : son identité, être français et juif aujourd’hui. Mais ces rendez-vous sont aussi et surtout une sorte de fil rouge reliant entre elles plusieurs histoires courtes qui tentent de démonter, sur le mode tragi-comique, les clichés antisémites les plus tenaces !
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par Marc Flageul

Ils sont partout... Le type de phrase que l'on entend trop souvent. Si elle peut faire référence à n'importe quel groupe, ici il s'agit bien sûr des juifs. Le réalisateur s'attaque avec une rare férocité à tous les clichés anti-sémites. Le tout avec humour et un casting grand luxe.

Il s'agit d'un film à sketchs, donc pitcher le scénario n'est pas chose aisée. Entre les scènes, on retrouve le personnage incarné par Yvan Attal chez son psy. Et les conversations ne tournent autour que d'une seule question : sa judéité. Il en devient fou. Ce sont ces petits passages qui déroulent les séquences les plus importantes. Benoit Poelvoorde joue le mari de la dirigeante d'un parti d'extrême-droite (assez facile à reconnaître) qui va découvrir lors de l'enterrement de sa grand-mère qu'il est juif, coup dur pour cet anti-sémite convaincu. Gregory Gadebois et Denis Podalydès sont deux talmudistes incapables de s'accorder sur une question paraissant inoffensive. Dany Boon annonce à ses parents qu'il ne veut plus être juif puisqu'il est pauvre. Quant à Yvan Attal, il vous réserve encore quelques autres histoires.

Vous l'aurez compris, cette comédie pourrait passer pour un joyeux mélange, un fourre-tout, mais tient surtout grâce à une ligne directrice, un humour solide et une palette d'acteurs incroyables. Citons encore François Damiens, la trop rare Claude Perron, Valérie Bonneton, les moins jeunes retrouveront Robert Castel ou Popeck et surtout Marthe Villalonga. Chacun tient son rôle avec délectation s'enfonçant dans la fange idéologique pour en faire sortir des personnages grandioses ou misérables. Certains s'en sortent mieux que d'autres : Charlotte Gainsbourg est drôle de méchanceté crasse face à un Dany Boon qui n'a toujours pas appris qu'il n'avait pas à avoir des yeux de chien battu dans chaque scène.

Car oui c'est le problème de ce genre de réalisation, tout ne peut pas être d'un niveau égal. Mais soyez rassurés les sketchs les moins prenants restent tout de même drôles et conservent un fond, une offre intelligente sur l'anti-sémitisme. Il a été beaucoup dit ces derniers temps que de nombreux films tournaient autour de cette question. C'est vrai, mais peu importe tant que le produit filmique est bon. Et après tout ce n'est pas une question anodine non plus. Yvan Attal offre à réfléchir sur notre société, et aussi sur le rapport de chacun aux juifs, à ce que c'est que d'être juif ou goy. Il a le mérite de nous faire rire en même temps. Alors même si votre avis est déjà bien avancé n'hésitez pas à y aller, ne serait-ce que pour toutes les autres qualités de ce long-métrage.

Marc Flageul