par Marc Flageul
L'histoire mise beaucoup plus sur le scénario que sur les scènes d'action. Peut-être aurez-vous reconnu dans les quelques lignes du synopsis, "Un traitre à notre goût", le roman de John Le Carré. Il s'agit d'une nouvelle adaptation d'une oeuvre du maitre du roman d'espionnage. Ceux qui le connaissent savent à quoi s'attendre. Pour les autres, attendez-vous à rencontrer le vrai visage du monde de l'espionnage: mensonges, faux-semblants, alliances troubles, complots, inimitiés entre les services chargés de notre protection... Tout compte fait l'idée de "vrai visage" semble inappropriée.
John Le Carré c'est aussi "Tinker, Taylor, Soldier and Spy", sorti il y a quelques années au cinéma.
Ici, mêmes ingrédients, à savoir le réalisme avant tout, et la psychologie des personnages comme arme principale. Il est intéressant de voir que si les années 50 à 80 nous opposaient aux méchants agents secrets des pays de l'est, ce film nous oppose désormais aux méchants mafieux de ces mêmes pays. Ces derniers semblent encore plus méchants que leurs aïeuls. Les traitres, eux, restent les mêmes, veules, individualistes et sans morale. D'ailleurs qui est ce qu'un traitre idéal ? Les titres des romans de Le Carré ne sont jamais pris au hasard. Ici, il en va de même. Et tout au long de ce long métrage qui nous fait traverser quasiment toute l'Europe, on ne cesse de se demander qui est ce traitre... à moins que ce ne soit...
Marc Flageul