Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain…
sorti le 07/12/2016
Depuis "Le voyage dans la lune" on sait que la science-fiction peut-être un genre poétique. Depuis les "Entretiens Hitchcock-Truffaut" on sait que le film de genre peut-être un film d'auteur à part entière. Dennis Villeneuve n'a pas voulu avec "Premier contact" faire un blockbuster. Non ce long métrage est autre chose, la présence alien semble n'être qu'un objet en parallèle de l'histoire humaine.
Louise Banks c'est Amy Adams, femme fragile, hantée par ses visions. Mais surtout armée d'une ténacité et d'une volonté absolue. Au travers de ce personnage, le cinéaste détourne les codes habituels, il sacrifie le grand spectacle aux questions de l'humanité. Face à l'inconnu comment réagir, attaquer, se défendre, s'armer, attendre ou tenter de comprendre ? Souvenez-vous il y a plusieurs vaisseaux, et donc plusieurs lieux d'atterrissages, ce qui permet de faire entrer la question géopolitique, avec les grands ennemis que sont la Chine et la Russie. Attendez-vous tout de même à voir certains clichés tomber.
De ces questions, de cette situation politique, Villeneuve ne crée qu'un arrière-plan pour son héroïne. Les émeutes sont aperçues, mais notre regard est principalement tourné vers la relation que noue Louise avec les extra-terrestres, le tout lié à un drame familial.
Voir cette version moderne de Champollion est fascinante, bien plus que la vision de ces corps étrangers. L'apprentissage du langage, la communication face aux barrières, qui sembleraient impossibles à surpasser à la vaste majorité d'entre nous, voila l'enjeu de l'histoire.
L'équipe du film a eu l'intelligence de ne pas représenter les visiteurs comme anthropomorphes, comme c'est trop souvent le cas. Et l'idée est poussée jusqu'à leur langage, il ne se base pas sur notre système de mots et de phrases encadrées chronologiquement. Tout comme les représentations au travers de signes sortent de ce que nous connaissons... mais je me tais sur ce point et vous laisse le plaisir de la découverte. Car il faut voir ce film pour sa beauté esthétique maitrisée et simple, tant sur la terre que dans le vaisseau, le tout d'une sobriété s'alliant parfaitement avec le sujet.
Marc Flageul