Grave

"Grave", le film dont tout le monde parle et dont davantage de personnes devraient parler. Ce long-métrage atypique a raflé tant de prix que l'on en attendait beaucoup.

Car oui la jeune fille se découvre cannibale. Attendez-vous donc à des scènes carrément gore. Du sang, des os, de la "viande" à l'air libre... voila une partie du décor de ce film de genre. Ce dernier étant le body-horror, sous catégorie du film d'horreur se spécialisant dans le rapport au corps et au malaise que cela peut apporter.

On peut comprendre facilement ce qui peut pousser les spectateurs dans la file d'attente à demander au dernier moment un ticket pour un autre film. Mais ce serait une erreur. Si l'on se force un peu, alors l'on se rend compte que Julia Ducournau maitrise son histoire et sa caméra avec une maturité et une inventivité étonnantes. Des trouvailles visuelles à chaque plan, la réalisatrice sait s'appuyer sur son décor banal et triste à pleurer que peut être le campus universitaire à l'automne. Et quelle idée de recouvrir les jeunes étudiants vétérinaires de peinture bleue ou jaune et de... on vous laisse la surprise !

Les thèmes eux ne se limitent pas à croquer dans un bout de genre. Le body-horror permet d'aborder le rapport à soi, mais surtout à la transition, le passage à l'âge adulte, le fait de devenir femme, mais aussi la sexualité, LES sexualitéS. Film féministe et humaniste se drapant de violence pour faire passer son message.

Mention spéciale à Garance Marillier, qui tient le rôle principal. Le personnage et son évolution ne sont pas chose courantes, mais jamais on ne la sent dans le grandiloquent ou le ridicule. Le recul du spectateur est du au propos, à l'image et non à la qualité de l'acting.

Ce n’est pas un film pour tous, mais une oeuvre qui nous prouve encore une fois que le film de genre est un film avant tout.

L’équipe de Cine35.com vous le recommande à sang pour sang !

Marc Flajeul