Il vend donc le peu qu’il lui reste et part à l’autre bout de la planète : en Indonésie. Il a la conviction qu’il va trouver de l’or dans l’une des jungles les plus denses et les plus terrifiantes du monde : Bornéo. Après s’être associé avec le légendaire géologue Mike Acosta, ils vont devoir affronter ensemble la nature, les institutions financières de Wall Street et les pires complots…
par Marc Flageul
L'oeuvre de Stephen Gaghan se tient dans la droite ligne du cinéma américain de ces dernières années. Dans la lignée de "Dallas Buyer Club" ou "Wall Street", Gold est une vision réaliste de l'Amérique et de ses travers vu depuis le point de vue de l'argent roi.
On est habitué à ces histoires dans le pur jus de la tradition de l'Américana. L'homme qui se (re-)construit, prend son destin en main et battit un empire. Le monde de la finance a été exploré cent fois, et certains passages vous paraitront familiers. Mais l'intérêt de ce long métrage est ailleurs. Le film est réussi surtout dans l'ascension de son personnage, ou plutôt dans ce qui se passe avant, quand notre héros, Kenny donc, n'est qu'un pitoyable loser. Alcoolo, prêt à vendre la montre de sa femme contre un dernier coup, le flamboyant est bien loin, et en conservant cette image tout au long de son histoire, le réalisateur a eu le nez creux.
Car même lorsque la chance lui sourit, notre héros ne reluira pas, tentant les coups de bluffs sans rien en main ou tentant l'érotisme raté du peignoir entrouvert sur le slip kangourou...
Et cela fait du bien de voir la figure du héros américain ainsi malmené, alors certains écueils ne sont pas évités, le premier rôle féminin est toujours jeune et jolie mais on ne bouscule pas tous les codes d'un seul coup à Hollywood.
"Gold" est aussi un "film oignon" en plusieurs couches, car l'histoire se dévoile en ne nous emmenant pas là où nous sommes attendus, mais à vous de découvrir ceci, on ne va pas spoiler, ou divulgacher pour les francophones avertis.
Marc Flageul