par Marc Flageul
Le vin, fierté française, dans les scénarios n'est pas une nouveauté. Combien de scènes de dégustation, d'experts reniflant un bouchon, le tout menant inlassablement à une scène torride, éthylisme et érotisme mêlés. Le nouveau Klapisch parle aussi de la vigne, et suit les saisons, mais s'attarde sur tant et tant d'autres détails. Film savant, les termes nous laissent sur le pas de la porte, et pourtant cela sert l'histoire. Amusant d'ailleurs de voir comment l'action est liée à la vigne : Drôle en période de vendanges, les doutes passent sur l'hiver et la mélancolie durant l'automne. Car ce n'est pas une oeuvre sur un grand cru, une ode au nectar impossible à atteindre pour les portefeuilles trop serrés. "Ce qui nous lie" nous parle du travail de la vigne et donc de la terre, le film ne crache pas sur les vins de pays, les petites bouteilles que l'on se plait à partager. Le vin est bien comme instrument de plaisir et de liant social.
Mais ce décorum sert l'histoire familiale, celle de ceux qui ont grandi dans la vigne, dans la propriété, le domaine du père et du grand-père avant lui. La fratrie interprétée par Ana Giradot, Pio Marmaï et François civil est attachante, et sort des sentiers battus. Si le personnage de Jean l'aîné est assez classique, celui de la petite soeur est réaliste et rafraichissant, en jeune vigneronne qui s'assume peu à peu et défend ses choix.
Si le réalisateur a encore recours a certains tics, et trucs de caméra, une scène laisse le temps flotter dans la salle, la discussion entre Jean et son père, se perdre dans les couloirs du temps et de l'espace. Et c’est une véritable réussite.
A votre santé donc !
Marc Flageul