par Marc Flageul
Découpé en 3 parties, ce film est un sans faute. De ce début, ou la jeune femme se trouve confrontée à l'impensable, de ces moments en famille, plus durs que réconfortants, le spectateur tire un certaine froideur. L'impression de malaise est parfaitement tenue, le souffle coupé face aux réactions de certains personnages. Puis vient le procès, celui de deux néo-nazis. Ambiance pénale rendue par la blancheur des murs du tribunal. Peu de scènes hors de ce huis clos, c'est dans cette arène que se déroule le combat de cette femme déchirée. Son avocat luttant bec et ongles face à l’un de ses confrères roublard.
Cette deuxième partie est la plus chargée, c'est celle ou le rôle de la justice face à la haine aveugle se fait sentir. C'est donc la mise en avant d'un pays au travers de son système judiciaire face à ses propres démons. Mais aussi le plus chargé émotionnellement, des mois ont passé depuis l'attentat et l’on observe cette mère dans la dureté du procès. Seul son regard semble encore exister, accumulant la haine à l'encontre des perpétrateurs.
La troisième partie parle quant à elle de l'après, mais nous ne vous en dirons pas plus, ce n'est pas un blockbuster ou un film à énigmes. Mais c'est aussi un parcours que nous offre "In the Fade", et les intersections de la vie font et défont notre destin, alors pour découvrir celui de Katja (mais aussi pour voir la performance exceptionnelle d'actrice de Diane Kruger), il faudra aller au cinéma.
Marc Flageul