par Marc Flageul
Si lorsque l'on parle de la presse aux U.S.A, on pense avant tout au Watergate (qui impliqua aussi le Washington Post) l'affaire des Pentagon Papers a marqué un tournant au niveau des libertés. Les procès qui ont suivi la publication des ces papiers par différents journaux ont commencé à ébranler le gouvernement de Richard Nixon et a précipiter la fin d'une guerre sordide.
Avec un sujet pareil on sait que Spielberg va s'éclater. Dans la lignée de "Munich" ou du "Pont des espions" ce nouveau film cultive la veine réaliste du metteur en scènes. Génie pour certains, vendu pour d'autres, c'est un cas qui divise. Ici les premières minutes laissent craindre le pire, on entend un rotor d'hélicoptère, tandis que le nom d'un lieu au Vietnam apparaît sur l'écran. Alors que les soldats se préparent, c'est Creedence Clearwater Revival qui lance le riff de gratte... c'est d'un tel cliché que l'on se demande s'il n'en joue pas. Heureusement quelques instants plus tard la jungle ne s'éclaire que par les tirs de mitraillettes, rappelant la scène de destruction massive de la forêt du "Predator" de McTiernan. A partir de là, c'est un pur plaisir de spectateur. Les angles, les idées tout y est. On pourra regretter quelques plans se voulant féministes et peu convaincants, post-Weinstein (comme dans les escaliers.)
Mais malgré tout le Spielberg nouveau est toujours un bon moment, un pur plaisir de cinéphile. "Pentagon Papers" refera parler de lui aux Oscars alors autant l'avoir vu avant non ?
Marc Flageul