par Gwendal Ollivier
Quand une insulte et un coup physique opposent un libanais chrétien et un réfugié palestinien, le procès qui s’engage alors prend très vite une véritable tournure politique. Car au-delà de l’insulte, c’est chargés de leurs lourds passés que les deux personnages s’affrontent au tribunal : l’un a vécu le massacre de Damour en 1976 et l’autre le Septembre Noir en 1970.
Leurs avocats s’affrontent, non seulement idéologiquement par le parti qu’ils défendent, mais aussi plus symboliquement en tant que père et fille comme l’affrontement du l’ancien et du moderne. Leur parcours suit celui des deux personnages principaux sur l’évidence que chacun a ses raisons et son passé. Il n’y a que par l’acception et le pardon que les personnages finissent par cohabiter puis se comprendre pour finalement se respecter mutuellement.
Nominé pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2018, l’acteur Kamel El Basha est récompensé à la Mostra de Venise en 2017 pour sa performance dans le rôle de Yasser, le réfugié palestinien. En plus du jeu en effet impeccable des acteurs, le rythme soutenu du métrage entraîne ses personnages dans une spirale infernale qui, à chaque décision, empire d’abord leur situation, puis dans un second temps celle du Liban et de ses différents groupes ethniques.
Gwendal Ollivier