par Marc Flageul
Nous avions quitté le héros en 2001, dont le nom est devenu une référence, laissant enfin ses parents en paix. 18 ans après "Tanguy", Chatiliez revient avec la suite... rien d'étonnant à la vue de la filmographie du génial réalisateur comique, sorte de Chabrol du rire. Et comme toujours les petits travers vont enfler offrant des situations folles, propre à faire grincer les dents de tout un chacun.
Étienne Chatiliez a toujours su sentir la société. "Tatie Danielle" parlait de la solitude des personnes âgées, "La vie est un long fleuve tranquille" de la lutte des classes, et le premier "Tanguy" de ses jeunes adultes incapables de partir du foyer parental. On se souvient qu'à l'époque déjà les journaux et autres magazines en avait fait un sujet de société. Et bien gageons qu'ils ne tarderont pas à parler de ce nouveau retour au bercail.
Mais surtout ici, on rit, et on s'énerve après ce cuistre. On écrase l'accoudoir en voyant avec quelle bonhomie Éric Berger (le rôle titre) abuse de ses parents, tout comme la mère (magnifique Sabine Azéma) a des reflux gastriques à chaque mauvaise nouvelle. Et quel plaisir de détester ainsi, car tout le monde y passe, notamment les parents, petits bourgeois qui semblent parfois si égoïste, ou ce fils qui oublie si vite qu'il est désormais père...
Mais la famille c'est aussi celle du cinéma. Et ici, on retrouve un couple mythique, Dussolier et Azéma, c'est Tanguy, mais c'est aussi Resnais, tout un pan du 7e art français qui a lui seul vaut le détour par la case sortie ciné. On n'a même pas besoin de vous convaincre pour filer voir ce film.
Marc Flageul