1917


1917
Réalisateur :
Sam Mendes
Pays d'origine :
US,GB
Titre original :
Durée :
1h59
Année :
2019
Date de sortie nationale :
15/01/2020
Genre :
GU,DR
Casting :
George MacKay, Dean-Charles Chapman, Mark Strong…
Synopsis :
3 Oscars 2020 : Meilleure photographie, meilleur mixage sonore et meilleurs effets spéciaux.
Prix du meilleur réalisateur et Prix du meilleur film dramatique aux Golden Globes 2020.


Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies.
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sorti le 15/01/2020

Fantasme de nombreux cinéastes, jurys de festival et critiques de cinéma, le plan-séquence est un procédé de mise en scène qui voit le jour dès la fin des années 1920. Alors qu’Hitchcock était limité par la longueur de la pellicule dans Rope (La Corde) en 1948, le numérique a permis à de nombreux réalisateurs de s’essayer au plan-séquence et de parvenir à atteindre ce qui était impossible avant, faire un long métrage complet en une seule prise.

Pourtant, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce petit exploit n’a été accompli à ce jour que dans deux longs métrages. Le premier, intitulé Rousski kovtcheg (L’Arche Russe), a été réalisé par Alexandre Sokourov en 2002 et le second, Victoria, est un film allemand réalisé par Sebastian Schipper et sorti en 2015. Durant respectivement 96 et 138 minutes, ces deux longs plans-séquence représentent une prouesse aussi bien pour l’équipe technique que pour les acteurs. L’enjeu n’est pas le même dans les films qui utilisent de faux plans-séquence comme a pu le faire Iñarritu dans son Birdman (or the Unexpected Virtue of Ignorance) en 2014.

Ainsi, plus que par sa prise qui semble ininterrompue, 1917 brille par ses décors ahurissants s’étalant sur des kilomètres retranscrivant concrètement l’étendue de l’enfer que représente le champ de bataille que les deux soldats traversent en temps réel. Le réalisateur et son directeur de la photographie, Roger Deakins, mettent en avant ses décors par une maîtrise millimétrée de la composition des cadres et les mouvements de caméra. L’équipe maquillage œuvre avec une rapidité et une efficacité frappante notamment lorsqu’elle intervient pour blanchir la peau d’un acteur en hors champs avant que la caméra ne revienne sur le soldat venant de succomber devant nos yeux quelques minutes plus tôt.

Couronnant le tout, Thomas Newman, fidèle collaborateur de Mendes, livre une bande originale puissante très immersive aussi bien dans ces moments calmes que dans les moments de conflits dans lesquels l’orchestre s’envole pour nous faire trembler.

1917 et plus généralement ce type de cinéma cherchant à relever le défi technique du plan-séquence n’est rendu possible que par la collaboration de tous les corps de métier poussés à l'extrême de leurs capacités. En somme, c’est peut-être ça qui nous fascine nous, amateurs de cinéma…

Gwendal Ollivier