sorti le 16/09/2020
Écrit à la manière d’une pièce de théâtre et appuyé par une bande son puisant dans le répertoire classique, ce nouveau film d’Emmanuel Mouret se construit comme tragédie sur les sentiments. Si les dialogues et le jeu très littéraires des acteurs peuvent, dans un premier temps, empêcher de plonger pleinement dans l’histoire, la multiplicité des intrigues amoureuses que les personnages se racontent les uns aux autres finit forcément par toucher et questionner le spectateur sur le sens même du sentiment amoureux.
Est-ce un simple désir charnel très fort envers l’autre ou une envie plus égoïste de possessivité ? Est-ce un sentiment qui dépasse la question du corps voire qui se construirait autour d’intérêts communs ? Ces différentes hypothèses sont explorées à travers les récits que Daphné et Maxime se racontent pour faire passer le temps, en attendant le retour de François, mari de Daphné et cousin de Maxime.
Ces deux inconnus vont donc apprendre à se connaître à travers leurs histoires d’amour respectives, pleines de conflits moraux et de questionnements sur les sentiments. La tromperie et les amours interdits ou secrets ne sont-ils pas plus forts que les relations officielles qui se transforment en routine au point souvent d’annihiler tout désir ? La vérité doit-elle prévaloir sur tout, quitte à faire souffrir d’autant plus celui à qui l’on tient ?
À toutes ces questions, le hasard des rencontres et les instincts humains semblent être les seules réponses rationnelles notables. Au fond, le sentiment amoureux ne peut se cantonner à une définition scientifique et ne saurait être représenté que par les déclinaisons infinies qu’ont pu en faire les artistes à travers les siècles sous diverses formes d’arts.
Gwendal Ollivier