Chacha, 6 ans, est dans le corps de Papa, Papa dans le corps de son ado de fils, le fils dans le corps de la grande sœur, la grande sœur dans le corps de la mère, et la mère dans le corps de Chacha…
Vous n'avez pas suivi ? Eux non plus. Et ce n'est que le début.
sorti le 30/06/2021
Une famille dysfonctionnelle des plus classiques se réveille un matin pour découvrir que les esprits de chacun sont coincés dans le corps d’un autre membre de la famille. Chacha, 6 ans, est dans le corps de Papa ; Papa dans le corps de son ado, Léo ; Léo dans le corps de sa grande sœur, Valentine ; Valentine dans le corps de Maman ; et Maman dans le corps de Chacha… terrible situation pour ces personnages qui sont aussitôt confrontés au monde extérieur et doivent agir comme si tout était normal.
Afin de ne pas embrouiller le spectateur, le réalisateur, Jean-Patrick Benes, tourne les habituels clichés de personnages au service de son concept. Ainsi, il caractérise chacun des membres de la famille par les attitudes les plus attendues de la part d’une enfant de 6 ans rebelle, d’un ado métalleux vendeur de drogue, d’une ado scotchée à son téléphone, d’une mère ingénieuse cheffe de famille et d’un père cocu blasé de tout. Jouant sur ces clichés incarnés par des acteurs qui n’y correspondent pas du tout, le décalage marche à merveille et conduit à des situations hilarantes pour le spectateur qui a conscience du problème mais ne peut s’empêcher de savourer ces inversions de rôle parents/enfants, frères/sœurs et l’incompréhension des personnages qui les entourent.
Malgré une bande originale et une photographie qui n’échappent pas au manque de créativité caractérisant la majorité des comédies, l’écriture de situations toujours plus embarrassantes ainsi que le travail assez convainquant de chaque comédien pour incarner le rôle des autres parviennent parfaitement à provoquer le rire du spectateur. Posant de réels éléments dramatiques sérieux par-dessus cette gracieuse couche comique, le réalisateur nous livre finalement un beau message sur ce qui constitue réellement le « sens » de la famille.
Gwendal Ollivier