sorti le 25/08/2021
Co-créatrice et scénariste de la sublime série d’HBO, Westworld, avec son mari Jonathan Nolan (frère du réalisateur bien connu Christopher Nolan), Lisa Joy réalise son premier long métrage, Reminiscence. Porté par un magnifique trio d’acteurs, ce film de science-fiction nous plonge dans un futur proche où la ville de Miami a été submergée suite aux effets du réchauffement climatique. Dans ce monde meurtri par la guerre, divisé par les classes sociales et menacé par l’environnement, Nick et Watts mettent au profit une technologie permettant de revivre ses souvenirs pour exploiter le désir de nostalgie de leurs clients. Tombé éperdument amoureux de Mae qui disparaît soudainement, Nick s’obstine à revisiter tous les souvenirs de leur relation puis ceux de son entourage pour déceler le moindre indice qui pourrait lui permettre de comprendre ce qui a pu lui arriver.
Malgré la ressemblance soulevée par certains avec l’affiche de Inception, Reminiscence fonctionne sur un concept aux règles bien plus simples que ce dernier et ne s’en sert pas pour créer des scènes d’action. Au contraire, ce principe de plonger dans les souvenirs instaure une atmosphère lente et minutieuse nous positionnant dans la peau d’un enquêteur relevant le moindre indice avec tout le calme que lui confère sa situation de spectateur d’un souvenir. Cette ambiance assez unique est renforcée par l’omniprésence de l’eau qui en plus de s’élever à plusieurs mètres au-dessus de son niveau actuel, se retrouve dans la machine permettant de revivre les souvenirs ainsi que dans de multiples éléments de la relation entre Nick et Mae. Les journées étant trop chaudes pour sortir, ces décors troublants d’une ville submergée ne sont montrés qu’au crépuscule, dans la lumière féérique des levés et couchés de soleil dont les rayons se reflètent contre les buildings vitrés de Miami.
Ayant déjà collaboré avec la réalisatrice sur Westworld, Ramin Djawadi se charge de la composition, à la fois lyrique et oppressante, de ce thriller romantique. Mondialement connu pour son travail sur les huit saisons de Game of Thrones, le compositeur allemand livre une bande originale jonglant entre thèmes au piano, des cordes contrastant avec les synthés et une importance constante des basses, la rapprochant de son travail sur les saisons 2 et 3 Westworld. En somme, Lisa Joy nous livre un très bon premier film, mêlant une esthétique léchée à un scénario au niveau de ceux des frères Nolan, se concluant assez justement sur une belle réminiscence.
Gwendal Ollivier