sorti le 17/11/2021
Lisa et Simon s’aiment passionnément mais un évènement oblige Simon à fuir, laissant Lisa seule. Trois ans plus tard, alors qu’elle a reconstruit sa vie avec Léo, sa route croise de nouveau celle de son amour de jeunesse, ranimant des désirs enfouis et venant remettre en question sa vie actuelle.
À l’image de ce triangle amoureux, l’histoire se découpe en trois actes, trois lieux, trois unités de temps. Le trio d’acteurs s’en sort plutôt bien dans l’interprétation de ces différents rôles pourtant mille fois contés. La sensualité entre Lisa et Simon est évidente autant dans leurs scènes d’amour que dans les simples moments de discussions et d’échanges de regards débordants d’une forte tension sexuelle. Cet amour passionnel contraste avec le rapport bien plus froid et pragmatique que Lisa entretient avec Léo, homme plus mur et aisé qui lui offre une vie oisive.
Christophe Beaucarne s’inspire fortement des films noirs pour nous livrer une photographie aux contrastes appuyés et aux noirs très (peut-être même trop) bouchés. Cette esthétique apporte à l’histoire une dimension sérieuse, indiquant visuellement que nous ne regardons pas une romance mais bien un thriller. Cette sensation est accentuée par les longues notes suspendues de Grégoire Hetzel rappelant le travail d’Alexandre Desplat sur les premiers films de Jacques Audiard avec toutefois une proéminence de la déformation synthétique de certains sons.
Ainsi, la réalisatrice questionne les motivations de ses personnages en profondeur, le désir passionnel des amants, d’abord séparés par l’obligation morale de Simon de prendre ses responsabilités et fuir seul, puis par la volonté de luxure de Lisa qui vient se heurter à son désir charnel inaliénable. Endossant le mauvais rôle, Léo, campé avec prestance par Magimel, agit avec méthode et réactivité pour contrer les plans des deux amants.
Gwendal Ollivier