En Attendant Bojangles


En Attendant Bojangles
Réalisateur :
Régis Roinsard
Pays d'origine :
FR,BE
Titre original :
En Attendant Bojangles
Durée :
2h05
Année :
2021
Date de sortie nationale :
05/01/2022
Genre :
CD
Casting :
Virginie Efira, Romain Duris, Grégory Gadeboi…
Synopsis :
Camille et Georges dansent tout le temps sur leur chanson préférée Mr Bojangles. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Jusqu'au jour où la mère va trop loin, contraignant Georges et leur fils Gary à tout faire pour éviter l'inéluctable coûte que coûte.
Filtres
Version
Format
image
confort
son
Version
Format
image
confort
son

sorti le 05/01/2022

Troisième long métrage de Régis Roinsard, cette adaptation du roman d’Olivier Bourdeaut, émeut tout autant que son matériau de base. La passion dans tous ses états. De ses moments les plus intenses à ses heures les plus sombres, cet amour puissant est vécu au maximum de son potentiel. Mais cette effervescence de sentiments connaît aussi un revers. La passion, aussi pure et magnifique soit-elle, naît d’un débordement de sentiments, cette dépendance à l’autre, rien ne comptant plus que les moments passés ensemble au point d’en oublier la réalité. Cette réalité d’ailleurs constamment remise en question par le couple puis par leur fils, qui suivant leur éducation, a plutôt tendance à raconter le plus beau mensonge que la triste vérité.

Virginie Efira et Romain Duris livrent de belles performances, à la hauteur de l’investissement de cet amour fou. Leur fils, incarné par Solàn Machado-Graner, excelle aussi, en particulier pour son jeune âge, tant sa maturité semble évidente dans la façon dont il s’adresse aux adultes. Le vouvoiement occupe aussi une place fondamentale dans son éducation, car la politesse est le premier des mensonges et l’un des plus importants socialement. Bien parler est la première étape pour raconter une belle histoire. S’il n’y a que la vérité qui blesse le mensonge, lui, est beau. Magnifiant la passion, il façonne l’essence de ce couple en dépit de la réalité qui plane seulement comme une ombre pesante au-dessus des personnages. Dans ce déchirement programmé, la joie laisse place à la souffrance, la conséquence d’excès toujours plus grands, et de cet amour passionnel virant au tragique.

La photographie sublime d’abord la première partie du métrage montrant l’intensité d’une passion à son paroxysme de bonheur par de longs plans énergiques se baladant dans le décor chaud et coloré de l’appartement parisien, d’abord à hauteur du couple dansant dans leur bulle, puis du fils à quatre pattes se faufilant dans la foule d’invités. Elle s’adapte aussi parfaitement au revirement de milieu de film par une teinte verdâtre, froide et dénuée de la chaleur d’avant. La musique, tout aussi prenante, est ponctuée du morceau favori de la femme aux mille prénoms, Mr Bojangles, au point de nous-même finir par l’attendre.

Gwendal Ollivier