sorti le 09/02/2022
Plus proches du ton des sketchs du duo que ne l’était La Folle histoire de Max et Léon, Grégoire Ludig et David Marsais, semblent prendre beaucoup de plaisir à incarner ces personnages proches de ce qu’ils font de mieux, des mecs en galère, pas très futés et pourtant terriblement attachants tant leur alchimie fonctionne à merveille.
Satire évidente de l’industrie des jeux télévisés et de leurs responsables (présentateurs, managers, scénaristes et même participants), le métrage nous raconte l’entrée hasardeuse d’un duo d’originaux sous les projecteurs des plateaux de jeux et autres émissions de chant. Parodiant d’une part les concepts d’émissions par des noms exquis, c’est bien le sentiment de suffisance des responsables des chaînes sur leur public et leur recherche de distraction toujours plus abrutissante que dénonce avec humour le réalisateur.
Enfermés dans des studios collés les uns aux autres, les différents plateaux détruisent complètement l’image lisse et parfaite de la scène télévisuelle pour révéler l’envers des décors littéralement en carton, à l’instar des murs de la villa de téléréalité. L’esthétique très années 1990 des plateaux évoquent aussi l’heure de gloire de la télévision face à laquelle le Palmashow a grandi et qui s’est retrouvée mise à mal par l’arrivée d’internet. Ainsi, contrairement à leur créateur, les personnages ne s’affranchissent pas des règles anciennes et succombent maladroitement à la vue d’une équipe de télévision, en dépit du succès personnel que leur clip rencontre sur internet.
Composée par Charles Ludig, la musique occupe une place majeure. Le classique trio batterie-basse-guitare apporte une énergie aux scènes et colle parfaitement au jeu des deux comédiens. Il est naturellement impossible d’oublier la chanson principale qui revient sans cesse au point d’entrer irrémédiablement en tête. Car malgré toute son absurdité, elle est dotée de suffisamment de qualités pour projeter ces deux hommes au rang de vedettes.
Gwendal Ollivier