sorti le 23/11/2022
Pour sa sixième réalisation, Roschdy Zem livre un portrait familial empreint de réel. Consécutive à un traumatisme crânien, l’absence de filtres sociaux de Moussa (Sami Bouajila), met en exergue les rapports conflictuels d’une fratrie. Incarnant le frère égocentrique qui a réussi, Roschdy Zem confronte famille et sentiments profonds à travers son personnage de Ryad. S’ouvrant et se fermant sur un repas de la famille, le film explore sa thématique avec clarté, justesse mais sans grande audace.
Co-écrit avec Maïwenn, le scénario transpire le cinéma du réel dans ses dialogues qui s’entrecoupent et semblent improvisés par les acteurs. Soutenu par un casting très crédible, le répondant des personnages rythme les disputes et les opinions de chacun en apportant une énergie concrète aux scènes. De même, la caméra portée renforce cette sensation de cinéma du réel par ses légers mouvements constants du cadre. Toutefois, l’étalonnage doux joue plutôt sur des tons bleus nobles qui polissent et embellissent l’image.
Des enfants préoccupés par leur propre situation, au frère et à la sœur qui en font en permanence trop pour Moussa, c’est naturellement à travers Ryad qu’il se retrouve. Neutre et pleinement honnête, le traumatisé crânien réalise la tristesse de son frère. Conscients ou non, les défauts de Ryad affectent toutes les relations avec son entourage. Au final, on pourra tout de même reprocher à Roschdy Zem de ne pas parvenir à nous faire réellement ressentir ces émotions qu’il éprouve pour les siens.
Gwendal Ollivier