Le Règne animal


Le Règne animal
Réalisateur :
Thomas Cailley
Pays d'origine :
FR
Titre original :
Le Règne animal
Durée :
2h10
Année :
2023
Date de sortie nationale :
04/10/2023
Genre :
AV,DR,SF
Casting :
Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos, Tom Mercier, Billie Blain…
Synopsis :
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

5 César 2024 dont meilleurs costumes, meilleurs effets visuels et meilleure musique originale


Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce mal mystérieux. ? Alors que la région se peuple de créatures d'un nouveau genre, il embarque Emile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.
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sorti le 04/10/2023

Avec ses allures de X-Men à la française, le nouveau métrage de Thomas Cailley avait de quoi faire rêver. Neuf ans après Les Combattants, le réalisateur revient sur grand écran avec un film osé, un drame familial éminemment fantastique. Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François (Romain Duris) fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d'un nouveau genre, son fils Émile (Paul Kircher) subit les premiers effets d’une puberté bien particulière.

Créant ses « bestioles » quasi entièrement avec du maquillage, le réalisateur rend les mutations très palpables. Alors qu’un réalisateur américain les aurait rendus soit super-héroïque, soit horrifique, le français fait le choix de les dépeindre avec une violence et un aspect sale réaliste mais qui n’effraie pas pour autant les personnages. Épousant plutôt le point de vue de l’adolescent, Thomas Cailley filme la découverte de la mère à l’hôpital en caméra portée, montrant d’abord les dégâts causés par son état avant de révéler uniquement son regard en gros plan, comme la dernière part d’humanité qui lui reste aux yeux de son fils.

Colorée de lumières chaleureuses et de magnifiques scènes de nuits, la photographie pose un regard admiratif sur ses mutations et la nature en général. La bande originale participe aussi grandement à construire l’ambiance fantastique. Avec ses guitares électriques, ses chœurs et son orchestre léger, Andrea Laszlo De Simone compose des thèmes récurrents pour caractériser l’émerveillement des mutations mais aussi la panique des poursuites.

Jouant sur une esthétique fréquente mais efficace des films fantastiques (Knock at the Cabin, Ogre…), Thomas Cailley investit la forêt comme terrain de jeu de l’action. Noyés entre les arbres denses et les fougères à hauteur d’homme, les personnages cherchent, fuient et se découvrent.

[SPOILERS] De même, la scène dans le champ de maïs nous immerge parfaitement dans la course effrénée d’Emile pour sa vie. Poussé par les forces de l’ordre, le père se retrouve face à une décision impossible : livrer son fils aux scientifiques en espérant qu’ils trouvent un remède, ou l’abandonner pour toujours à la nature, libre mais perdu au sein du règne animal.

Gwendal Ollivier