Et plus si affinités
Usé par vingt-cinq ans de vie commune, le couple formé par Xavier et Sophie semble à bout de souffle. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’idée de Sophie d’inviter à dîner leurs voisins, Adèle et Alban, n’enchante pas Xavier. Il reproche à ce couple, visiblement très amoureux, son manque de discrétion, surtout la nuit ! Au contact de ces voisins aux mœurs débridées, Xavier et Sophie vont devoir se confronter à leur réalité, avant d’être poussés dans leur retranchement par une proposition quelque peu… indécente.
sorti le 03/04/2024
Remake de la comédie espagnole de Cesc Gay Sentimental sortie en 2020, le duo de réalisateurs Olivier Ducray et Wilfried Meance francisent le casting et le lieu de l’action mais suivent la trame en reprenant la plupart des gags et situations de l’original. Ensemble depuis 20 ans, Sophie (Isabelle Carré) et Xavier (Bernard Campan) ne s’intéressent plus. Un soir, Sophie décide d'inviter à dîner les voisins du dessus, au malheur de Xavier qui ne supporte plus d’entendre leurs ébats toutes les nuits. Avec un postulat simple mais prometteur, les réalisateurs s’engagent dans un film de repas mêlant sarcasme, disputes, humour pinçant, révélations, jeux de mots et remises en question.
Porté par ces quatre acteurs, le métrage se nourrit de leur énergie pour faire rire. Si le couple Isabelle Carré et Bernard Campan surjoue un peu au départ, cela s'améliore dès l'arrivée des invités incarnés par Julia Faure et Pablo Pauly, excellents dans la peau de ces trentenaires sans-gêne et ayant réponse à tout en toute circonstance. Reposant principalement sur le contraste entre les personnalités, les caractères se confrontent et grandissent ensemble. Moins satirique envers les personnages que le film espagnol, cette version française trouve un bon équilibre entre comédie et situation malaisante.
Très classique dans sa mise en scène, le métrage est toutefois esthétisé par ses décors de beaux appartements parisiens. Si les jeunes réalisateurs n’atteignent pas le brio d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte sur Le Prénom, véritable maître du genre, ils livrent toutefois une comédie plaisante. Tout aussi court que l’original, le métrage va à l'essentiel pour surprendre et faire rire sans étirer son postulat en longueur pour nous laisser avec l’envie d’en voir plus si affinités.
Gwendal Ollivier