Furiosa : une saga Mad Max

pagi 12


Furiosa : une saga Mad Max
Réalisateur :
George Miller
Pays d'origine :
AU,US
Titre original :
Furiosa: A Mad Max Saga
Durée :
2h28
Année :
2024
Date de sortie nationale :
22/05/2024
Genre :
AC,SF
Casting :
Anya Taylor-Joy, Chris Hemsworth, Tom Burke…
Synopsis :
Alors que le monde s'écroule, la jeune Furiosa tombe entre les mains d'une horde de motards dirigée par le seigneur de la guerre Dementus. En traversant le Wasteland, ils tombent sur la Citadelle présidée par l'Immortan Joe. Alors que les deux tyrans se battent pour la domination, Furiosa doit survivre à de nombreuses épreuves pour trouver le moyen de rentrer chez elle.
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sorti le 22/05/2024

Préquel d’un des plus grands films d’action de la dernière décennie, le nouvel opus de la saga post-apocalyptique de George Miller avait de grandes chances de décevoir. Pour cause, l’ombre de son prédécesseur plane durement sur ce film aux ambitions bien différentes. Alors que Fury Road était un pur délire visuel et sonore prenant la forme d’une course-poursuite de 2h, ce préquel repose bien plus sur son scénario. Construit comme un film de vengeance, le découpage en cinq chapitres évoque une tragédie grecque mais révèle malheureusement le manque de liants entre les séquences.

Introduisant laborieusement l’origine des motivations de la protagoniste, le film traine en longueur sur son enfance, faute à une narration rigoureusement linéaire. Malgré des effets spéciaux remarquables car invisibles qui rapprochent le visage de la jeune Alyla Browne de celui d’Anya Taylor-Joy, son personnage est forcément limité dans l’action par son statut d’enfant. Le réalisateur nous fait donc patienter en développant son univers à travers les décisions guerrières impulsives de son antagoniste nihiliste incarné par un Chris Hemsworth généreux dans sa folie. Après un time lapse très créatif sur des cheveux pendus à un arbre, l’héroïne adopte enfin les traits d’Anya Taylor-Joy. Par son jeu et son accoutrement, l’actrice se confond parfaitement avec la version plus âgée campée en 2015 par Charlize Theron.

De retour à la composition, Tom Holkenborg aka Junkie XL, change de registre pour se faire bien plus discret. Alors que la scène d’action majeure se prive de musique, le mixage ne compense pas du tout ce silence par un travail détaillé sur les moteurs pour maintenir une tension essoufflante comme pouvait par exemple le faire Georges Lucas dans la brillante course de pods de La Menace Fantôme. Manquant cruellement de sons d’ambiance (bruit de vent, frémissement du sable et des vêtements…) les dialogues sont isolés dans le silence creux d’une bande sonore pauvre. Vendu comme un film épuré en dialogue avec seulement 30 répliques au compteur pour la protagoniste, le métrage est finalement très bavard et tente trop d’expliquer les délires de son prédécesseur.

Contrairement à Fury Road qui accrochait sa caméra aux véhicules et mêlait parfaitement cascades et effets spéciaux, Miller adopte ici un point de vue plus volatil et numérique dans l’action. D’une montée à cheval criarde dès le début du film aux nombreux plans larges manquant de grandiose, le réalisateur camouffle difficilement les fonds verts et ses incrustations numériques, mention spéciale aux chiens en image de synthèse. La photographie saturée toujours explosive dans ses couleurs sauve toutefois l’esthétique du métrage et apporte une beauté nécessaire au final anti-climatique.

Reprenant des images de Fury Road, la conclusion et le générique sonnent comme un aveu d’échec. Conscient de son incapacité à faire mieux, le réalisateur ne cherche pas à être plus grandiose et se concentre davantage sur l’explication de l’univers et le développement des personnages. Malheureusement, ce préquel ne nous apprend rien que Fury Road ne suggérait déjà sur le fonctionnement de son univers ainsi que sur la guerrière mutique Furiosa.

Gwendal Ollivier