Les Guetteurs

pagi 12


Les Guetteurs
Réalisateur :
Ishana Shyamalan
Pays d'origine :
US
Titre original :
The Watchers
Durée :
1h42
Année :
2024
Date de sortie nationale :
12/06/2024
Genre :
FA,EP,HO,TH
Casting :
Dakota Fanning, Georgina Campbell, Oliver Finnegan…
Synopsis :
Perdue dans une forêt, Mina trouve refuge dans une maison déjà occupée par trois personnes. Elle va alors découvrir les règles de ce lieu très secret : chaque nuit, les habitants doivent se laisser observer par les mystérieux occupants de cette forêt. Ils ne peuvent pas les voir, mais eux regardent tout….
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sorti le 12/06/2024

Fille du grand réalisateur à la carrière en dents de scie, M. Night Shyamalan, Ishana Shyamalan réalise son premier long métrage. Adaptation du livre d’A. M. Shine, le film a du mal à se détacher du médium littéraire entre la voix-off introductive et les sur-explications constantes des personnages en seconde partie de métrage. Ce besoin d’apporter à tout prix des explications par l’édification du folklore irlandais affaiblit l’attrait inquiétant lié à la part d’inconnu des créatures éponymes.

Du sound design au mixage, l’espace sonore nous enferme brillamment au sein de la forêt maudite. Signée Abel Korzeniowski, la bande originale sert complètement le métrage ; le piano et les cordes construisent un sentiment de découverte, le thème basé sur un simple ostinato apporte un souffle entrainant à l’action tandis que les musiques préexistantes intradiégétiques relâchent la tension. Malheureusement, l’histoire ne prend pas assez de temps pour faire monter cette tension et se concentre trop sur la réponse à toutes les questions tournant autour du mystère.

Réalisatrice de seconde équipe sur l’avant-dernier film de son père, Old, on retrouve ici la découverte d’un lieu isolé reposant sur des mystères fantastiques. De même l’influence de The Village et Knock at the Cabin se sent dans les décors forestiers mêlés à un folklore singulier. Mais la jeune réalisatrice ne se contente pas de faire un pot-pourri du cinéma de son père et trouve ses propres idées de mise en scène. Plans zénithaux bien placés, découpage précis de l’action, composition de cadre léché dans les échanges et étalonnage sombre mais maîtrisé sur l’ensemble du métrage, le visuel du miroir et le perroquet prépare par exemple subtilement les révélations.

[SPOILERS]
La réalisatrice s’attarde sur les explications des origines de ses créatures féériques mais ne développe pas assez les confrontations avec ses personnages. Comme l’a prouvé John Carpenter dans son The Thing, le concept de créature pouvant imiter l’apparence de quiconque est parfait pour créer des situations horrifiques. Pourtant, la réalisatrice commence à l’exploiter réellement seulement après que ses personnages aient quitté le huis-clos de la maison perdue au milieu de la forêt. Sonnant comme un quatrième acte à rallonge, les retournements s’enchainent sans véritable intérêt ni conséquence. La fin ouverte résout maladroitement l’arc de rédemption de la narratrice qui aurait tout aussi bien pu se conclure sans sa rencontre avec les Guetteurs.

Gwendal Ollivier