Elyas, ancien soldat des Forces Spéciales, solitaire et paranoïaque, devient garde du corps pour Nour, 13 ans et sa mère Amina, venues du Moyen-Orient. Tandis que l’ex-guerrier et la jeune fille s’apprivoisent, un mystérieux commando les prend pour cibles. Elyas ne reculera devant rien pour la sauver.
sorti le 03/07/2024
Série B américaine à la française, ce nouveau film d'action de Florent-Emilio Siri renoue avec les premiers amours du cinéaste mais manque cruellement de budget. Si quelques scènes d’action fonctionnent relativement bien et restent plaisantes à suivre, le film souffre de gros défauts d’écriture qui rendent les personnages et l’histoire laborieux. Ancien militaire parachutiste, Elyas (Roschdy Zem) garde des séquelles psychologiques de son combat en Afghanistan. Engagé comme garde du corps d'Amina et de sa fille Nour, âgée de 13 ans, il va devoir protéger ces deux femmes venues des Émirats arabes unis contre un commando de soldats lourdement armés.
Entre one-liner et cliché visuel comme le protagoniste qui avance sans regarder l'explosion dans son dos, le réalisateur assume ses inspirations du cinéma outre-Atlantique. Malheureusement, la lumière et le découpage lorgnent plutôt du côté de l’esthétique d’un téléfilm que d’un blockbuster d’action ; tout ce qui doit être vu est clairement exposé et éclairé devant la caméra sans recherche d'esthétisation cinématographique. En plus de la photographie, la musique manque d’impact dans les scènes d’action, à la fois par sa composition et par sa place dans le mixage. Seul un thème au piano ressort de cette bande originale pourtant composée par Jean-Pascal Beintus, fidèle collaborateur du renommé Alexandre Desplat.
Faute à l’écriture et à la direction d’acteur, les rôles secondaires, en particulier Dimitri Storoge (Yann), ne parviennent pas à rendre crédible leurs répliques et donc leur personnage. Heureusement, si les acteurs secondaires cabotinent, la jeune Jeanne Michel s’en sort relativement bien dans le rôle de Nour, sous la protection de Roschy Zem, d’une justesse constante. Aussi âgé que Keanu Reeves, la tête d’affiche française livre une performance physique convaincante dans ce rôle de John Wick du pauvre. Protecteur mutique, le corps robuste de l’acteur semble en effet taillé pour l’action. Problème commun à tous les films de ce genre, il est hélas étrange de voir l’histoire se conclure tant il semble impossible que Nour puisse mener une vie normale sans la protection constante d’Elyas.
Benoît Meudec