5 Septembre


5 Septembre
Réalisateur :
Tim Fehlbaum
Pays d'origine :
AL,US
Titre original :
September 5
Durée :
1h31
Année :
2024
Date de sortie nationale :
05/02/2025
Genre :
DR
Casting :
Peter Sarsgaard, John Magaro, Ben Chaplin…
Synopsis :
5 septembre nous replonge dans l’événement qui a changé le monde des médias à jamais et qui continue de résonner à l’heure où l’information, le direct et la maîtrise de l’antenne reste l’objet de nombreux débats. Le film se déroule lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972 où l’équipe de télévision américaine se voit contrainte d’interrompre subitement la diffusion des compétitions, pour couvrir la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens. Un évènement suivi à l'époque par environ un milliard de personnes dans le monde entier. Au cœur de l'histoire, l’ambitieux jeune producteur Geoff veut faire ses preuves auprès de Roone Arledge, son patron et légendaire directeur de télévision. Avec sa collègue et interprète allemande Marianne, son mentor Marvin Bader, Geoff va se retrouver confronté aux dilemmes de l’information en continu et de la moralité.
Filtres
Version
Format
image
confort
son
Version
Format
image
confort
son
St-Lunaire
Ven 14 mars
20:30
vf 2d

sorti le 05/02/2025

En plein cœur des Jeux Olympiques de Munich en 1972, un attentat à la mitraillette visant des athlètes israéliens a lieu une nuit dans les dortoirs des sportifs. Si Steven Spielberg avait déjà fait de cet évènement tragique le cœur de Munich (2006), son film s’intéressait plutôt à la traque des terroristes dans les jours qui ont suivi l’attentat. Optant pour le parti pris inverse, le réalisateur suisse Tim Fehlbaum resserre la focale sur une pièce, un huis-clos sur un groupe de journalistes de la ABC Sport, qui s’apprêtent à marquer l’histoire de la télévision par leurs décisions ambitieuses.

Malgré un montage soutenu rudement efficace pour intensifier la tension des situations, difficile de trouver un point d’accroche émotionnel à cette histoire. En dehors des quelques taquineries des personnages sur leur pays d’origine, trop peu d’éléments les caractérisent pour que le spectateur ait envie de les suivre eux en particulier. Le film est tout de même aidé par une photographie texturée qui colle à l’époque et renforce l’isolement de ces journalistes vecteurs de la diffusion d’images et d’informations à tous. Mais ce qui frappe surtout au point d’en devenir presque dérangeant, c’est le travail jusqu’au-boutiste sur le son.

Spatialisé sur toutes les enceintes de la salle, le bruit de fond constitué de dialogues inaudibles, de bruits de papier, de touches et autre stylo, occupe une place envahissante dans l’espace sonore. Plaçant le spectateur dans une situation d’alerte sensorielle, la puissance du procédé donne envie de s’assurer que ces sons parasites ne viennent pas de derrière soi. Par conséquent, si l’effet de stress est efficace, il sort aussi paradoxalement le spectateur du film puisqu’il le ramène à sa condition de prisonnier d’une salle de cinéma cerné d’enceintes, et par conséquent l’éloigne de cette régie de télévision dans laquelle une équipe de la ABC a passé une longue nuit du 5 septembre.

Gwendal Ollivier