sorti le 12/02/2025
35e film du Marvel Cinematic Universe, ce nouvel opus s’inscrit dans la lignée de la série Falcon and the Winter Soldier, sortie sur Disney+. Acceptant enfin son titre de Captain America, Sam Wilson se retrouve au centre d'une tentative d’assassinat à l’encontre du nouveau président des États-Unis, Thaddeus « Thunderbolt » Ross. Avec l’aide de Joaquin Torres, alias le nouveau Falcon, il doit arrêter le véritable cerveau derrière cet incident avant qu'il ne mette le monde entier à feu et à sang. Cherchant dès le logo d’ouverture à s’inscrire dans les pas de Captain America: The Winter Soldier, le film souffre de l’absence des frères Russo dans les scènes de combat et dans le déroulé de son enquête ; sa cartouche finale ayant été gâchée par la promotion (affiches et trailers).
Convoquant de nombreux projets précédents (la trilogie avec Steve Rogers, les derniers Avengers, Eternals, ainsi que The Incredible Hulk de 2008), le film prend le temps de réintroduire les personnages et d’exposer les enjeux géopolitiques. Car enfin, le Céleste qui a émergé au beau milieu de l’Océan Indien dans Eternals devient un sujet et fait même l’objet d’un conflit international tout à fait légitime, entre crise de Cuba et guerre du pétrole. Tout aussi politique que ses prédécesseurs, cet opus questionne l’interventionnisme américain ainsi que la légitimité d’un président des États-Unis, aux couleurs des républicains, réputé pour ses excès de colère, ayant survécu à une tentative d’assassinat et conseillé par un scientifique/génie excentrique ; toute approche avec la réalité étant fortuite.
Suite au décès de William Hurt, Harrison Ford reprend le rôle de Thaddeus Ross, ce changement d’acteur étant souligné par une blague sur sa moustache dont il a dû se débarrasser pour gagner les élections. Volant presque la vedette au héros, Harrison Ford semble enjoué par son rôle de président au bord du gouffre. Si Anthony Mackie n’a pas encore le charisme de Chris Evans pour véritablement incarner le héros symbole d’une Amérique idéale, l’acteur dégage quelque chose de plus humain. Alors qu’il affronte un ennemi bien trop puissant pour lui, l’absence du sérum de super-soldat dans ses veines renforce l’attachement du spectateur pour le personnage qui, pour la première fois, craint pour sa vie à chaque coup de son ennemi.
Grossi par les nombreuses réécritures et reshoots, le budget ne sauve pas la qualité des fonds verts souvent visibles, mal camouflés par une photographie sans âme. Pourtant, le choix des décors porte des idées visuelles fortes, la rage du président détruisant successivement la Maison Blanche puis les cerisiers offerts par le Japon, symbole de la fracture entre les deux pays qui s’opère dans le film. Sans changer la face de l’univers Marvel, ce film reprend enfin des intrigues laissées de côté, évoque la reformation des Avengers et invite au changement de l’ordre politique mondial sans aller jusqu’à la dystopie d’Aldous Huxley citée par le sous-titre, Brave New World.
Gwendal Ollivier