par Coraline Lafon
Basé sur l'histoire vraie de Jappeloup de Luze, une figure emblématique du monde équin, le film de Christian Duguay retrace le parcours de ce cheval sur lequel personne n'avait parié. Si vous êtes réticents aux « films de poneys », soyez prévenus : oui, dans « Jappeloup » on parle mords, étriers, crinières et sauts d'obstacles. Mais rassurez-vous, pas seulement : le réalisateur a su donner une large place à l'humain et à tout ce qui peut constituer sa vie : l'amour, les choix douloureux, la naissance, la mort, l'humiliation, le courage, la fierté, la confiance.
Contrairement aux appréhensions que l'on pourrait avoir, on ne s'ennuie pas une seconde malgré près de 130 minutes à l'écran : les scènes de concours, redondantes, sont agrémentées par des ralentis, des plans sur les spectateurs angoissés, par une augmentation du son donnant à l'ensemble plus d'intensité. Au final, même si il y a beaucoup de passages centrés sur le saut d'obstacle, on ne s'en lasse pas. De plus, chaque scène sur le domaine équestre est suivie, quasiment à chaque fois, par d'autres plus ciblées sur la vie des protagonistes, sur l'histoire d'amour entre Pierre Durand et sa femme, sur la relation entre Raphaëlle et Jappeloup, etc.
Le casting est l'un des points forts de ce long métrage : Guillaume Canet, Daniel Auteuil, Jacques Higelin, Marina Hands ainsi que la jeune mais néanmoins très talentueuse Lou de Lâage. Chaque rôle est très justement interprété, chacun étant très imparfaits donc très humains. L'avantage de cette oeuvre, c'est qu'il n'y a ni grands méchants, ni grands problèmes : le scénario parle juste de la vie telle qu'elle est, avec son lot de douleur, de décisions, de compétitions. Finalement, le rôle de Jappeloup dans toute cette histoire est simplement de rappeler que l'on peut être amené à faire de grandes choses même si l'on n'y était pas forcément prédestiné. Il rappelle aussi que la confiance s'acquiert au quotidien et qu'elle est souvent la clé du succès. Le célèbre cheval est mort en 1991, dans la modeste ferme dans laquelle il avait grandit.
Gagnant ou placé ? Parions que le succès sera au rendez-vous !
Coraline Lafon