sorti le 15/05/2013
Film d'ouverture de la 66e édition du festival de Cannes, Gatsby le Magnifique réalisé par Baz Luhrmann est la cinquième adaptation cinématographique de l'ouvre de Francis Scott Fitzgerald. En 1974, Jack Clayton filmait à sa manière l'histoire tragique de ce milliardaire amoureux, avec Robert Redford dans le rôle de Gatsby. Dans la nouvelle version du film, c'est Léonardo DiCaprio qui interprète le personnage charismatique : « il a le même charme aveuglant que Robert Redford. Il peut être Buster Keaton une seconde et le prince de Galles la suivante ! » explique Baz Luhrmann dans un article du JDD. Il faut dire que le réalisateur a un petit faible pour l'acteur depuis leur première collaboration en 1996 pour le film « Roméo + Juliette » qui a d'ailleurs lancé la carrière de celui qui allait devenir quelques années plus tard le héros de « Titanic ».
Dans Gatsby le Magnifique, on retrouve bien la patte du réalisateur de Moulin Rouge ! : choix d'une bande-son anachronique, décors gigantesques, personnages qui jonglent entre l'absurde et le tragique, symboles presque divins (la lumière verte, le panneau publicitaire avec les yeux.) etc. On peut même déceler plusieurs points communs entre Nick Carraway et Christian, interprété par Ewan McGregor dans Moulin Rouge ! : même naïveté, même ambition, même déception. On peut cependant reprocher à Baz Luhrmann d'avoir abusé des transitions et de cette manière racoleuse de filmer : déjà que l'atmosphère générale de Gatsby le Magnifique est colorée, vive, fausse et explosive, la surabondance des transitions et des gadgets rendent le suivi du film fatiguant voir frustrant. De même, on note quelques longueurs pendant les 140 minutes de projection.
Le gros point positif de cette adaptation reste la place que le réalisateur a voulu donner au personnage principal. En effet, on sent que Baz Lhurmann a prit le parti de lever le voile sur l'histoire de Jay Gatsby : on en sait plus sur ses origines, son parcours, son amour pour Daisy, son mensonge pour la reconquérir, la vérité que ce dernier recèle. Tout cela, ainsi que la fibre d'humanité apportée par les personnages de Nick et de Gatsby, donnent un peu de profondeur au film. Et heureusement, car entre la froideur superficielle de Daisy, les scènes d'orgies, l'adultère de Tom, la corruption et l'hypocrisie ambiante, le long-métrage ne redonne pas foi en l'humanité.
Cela dit, la visualisation donne envie de lire le livre car on sent clairement que, derrière toutes ces couleurs et cette agitation, l'histoire en elle-même cache un très fort potentiel en terme de réflexion. Mais en attendant, cette oeuvre du 7ème Art cartonne au cinéma avec plus de 1 million entrées en France depuis sa sortie le 15 mai dernier. On attend vos avis !
Coraline Lafon