Une vingtaine d’années plus tard, nos cinq mousquetaires ont tous quitté leur ville natale et sont devenus des hommes avec femme, enfants et responsabilités, à l’alarmante exception de celui qui fut un temps leur meneur, Gary King, un quarantenaire tirant exagérément sur la corde de son adolescence attardée. L’incorrigible Gary, tristement conscient du décalage qui le sépare aujourd’hui de son meilleur ami d’antan Andy, souhaite coûte que coûte réitérer l’épreuve de leur marathon alcoolisé.
Le défi : une nuit, cinq potes, douze pubs et arriver à «La Fin du Monde» devient leur unique objectif…
sorti le 20/08/2013
Pour ceux qui ont adoré « Shaun of the dead » et « Hot Fuzz », sachez que « The World’s end» est le troisième et dernier film de la trilogie Cornetto, réalisée par Edgar Wright. On retrouve donc à l’écran, comme toujours, le mythique duo anglais composé de Simon Peggs et de Nick Frost. De l’humour, du bon son et surtout, du grand n’importe quoi : c’est globalement ce que l’on retrouve à chaque fois dans les films d’Edgar Wright et c’est précisément pour ça qu’on les aime !
Pas trop de dépaysement dans « The World’s end » par rapport aux deux autres films de la saga : le même type de montage (entre autres particularités, l’enchaînement rapide de plans serrés et les bruitages, qui donnent un certain ton et une certaine dynamique au film), le même type de scénario (une situation initiale assez basique et un élément déclencheur irrationnel qui transforme complètement le cours de l’histoire et l’ambiance du film), le même type d’humour (qui s’appuie notamment beaucoup sur les clichés que l’on peut avoir sur le Royaume-Uni), le même type de bande-son (toujours aussi bien choisie : on retrouve dans « The World’s end » des tubes de the Doors, Pulp, The Sundays et de Kylie Minogue, entre autres) et grosso modo les mêmes acteurs (même si le casting réserve d’étonnantes surprises....) Un élément diffère tout de même : bien loin de la distribution de « Hot Fuzz », pour une fois c’est Simon Peggs qui se voit attribuer le rôle du looser ! Mais, de toute façon, pourquoi faudrait-il changer une équipe qui gagne ? On passe un excellent moment devant « Le dernier pub avant la fin du monde » et les amateurs de la trilogie vont être ravis de retrouver l’univers atypique et délirant du réalisateur de Scott Pilgrim.
Le film repose sur un concept qui a potentiellement traversé un jour l’esprit de chacun : faire un barathon ! Tout le monde a sans doute, un jour, tenté la tournée des bars avec des amis et c’est donc avec un sourire complice que l’on profite des 1h49 de film. Même Edgar Wright reconnaît que l’idée du scénario est née d’une expérience personnelle : lui aussi, quand il était jeune, a tenté le coup et non pas avec 12 mais avec 15 bars différents ! De plus, la notion d’alcoolémie permet dans cette production de donner de l’élan à l’action : les personnages, au départ tout à fait lambda, voient leurs forces et leurs actes se renforcer au fur et à mesure que l’alcool fait son effet. Cela apporte également une bonne dose d’humour : l’alcool, avec modération, libérant un peu les mœurs.
Quelques regrets cependant : Premièrement, la fin, un peu bâclée, arrive un peu trop vite et laisse le spectateur légèrement sur sa fin plus que sur celle du monde. Deuxièmement, peu de cinémas projètent ce film en version originale, hors, c’est précisément le genre de film qu’il faut absolument voir en version originale. Car l’humour anglais n’est pas aussi drôle quand les blagues sont traduites dans la langue de Molière…
Mais bon, en attendant la sortie en DVD de « The World’s end », grâce auquel on pourra choisir la langue de visionnage, il est encore temps d’aller dans vos salles de cinéma découvrir ce petit bijou d’humour et d’insolite !
Coraline Lafon