sorti le 26/02/2014
Imaginez : vous êtes profondément endormi, bien
emmitouflé dans votre couette et, dans votre rêve, Ryan Gosling (ou Scarlett
Johansson, au choix) vous embarque à dos de licorne multicolore sur une plage
paradisiaque. Sauf que soudain, le réveil sonne, il est 6h30 et il est temps
d’aller travailler. Vous visualisez ? Et bien sachez que c’est un peu la même
sensation que l’on ressent en sortant du cinéma après avoir vu « The Grand
Budapest Hotel » : on a juste envie de s’y replonger !
Pour ceux qui ont aimé l’univers de « La Vie Aquatique »
ou de « Moonrise Kingdom », vous ne serez pas déçu. Une fois de plus, Wes
Anderson nous offre un savoureux mélange entre poésie et burlesque ainsi qu’une
palette de personnages incroyables. Et l’épopée des protagonistes, aussi
improbable soit-elle, nous emmène très loin dans le royaume de l’imagination.
Toujours aussi méticuleux, le réalisateur soigne chaque détail, chaque plan et
visuellement cela donne quelque chose qui oscille entre psychorigidité et
fantaisie complète. Autant dire c’est un vrai régal oculaire !
Au delà de son univers particulier, on retrouve la patte
de Wes Anderson dans le casting. En effet, certains acteurs sont des habitués :
Bill Muray et Owen Wilson signent leur 7e collaboration avec le
réalisateur ! On retrouve également Edward Norton ou encore Tilda Swinton. Mais
« The Grand Budapest Hotel » réserve aussi quelques surprises : Ralph Fiennes et
Tony Revolori, les deux acteurs principaux, sont pour la première fois dirigés
par Anderson et brillent par leurs interprétations. Les personnages rappellent
d’ailleurs un peu les rôles extravagants des films de Baz Luhrmann (« Moulin
Rouge », « Roméo + Juliette ») dont l’univers n’est finalement pas si
éloigné. Même les seconds rôles offrent leur magie à l'écran et les français ne
sont pas en reste. Adrien Brody, tout de noir vêtu, Mathieu Amalric, dans son
costume impeccablement blanc ou Léa Seydoux en femme de chambre en sont la
preuve. En tout cas, c’est toujours un délice de voir tous ces excellents
acteurs revêtir toutes sortes d’uniformes : du costume marin à l’uniforme scoot
en passant par l’habit du maître d’hôtel, on note que Wes Anderson a une vraie
inclinaison pour les accoutrements stéréotypés.
Et puis, on ne peut pas parler de ce petit bijou du 7è Art
sans évoquer les couleurs : Après le turquoise de La vie aquatique, le bleu du
Darjeeling Limited, le vert de Moonrise Kindom, place au rose, de pastel à
fuschia, dans toutes ses tonalités. Wes Anderson, tout comme Tim Burton a
surtout l'art de nous surprendre. Il y aurait encore énormément de chose à dire
sur ce film mais il serait dommage de trop vous en dévoiler. Retenez donc
simplement qu’avec « The Grand Budapest Hotel », Wes Anderson nous offre une
échappée dans un univers féerique et délirant. Un vrai souffle d’air frais et
franchement : ça fait un bien fou ! Bonne séance.
Coraline Lafon