Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon « Ironman » de Nice: une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit.
sorti le 26/03/2014
L'oeuvre est sans réelle surprise : le scénario est prévisible et les personnages sont finalement assez peu attachants. Mais le sujet du handicap, enroulé dans de belles valeurs comme le courage, la famille, l’espoir, fait forcément son effet. Beaucoup de spectateurs présents lors de l’avant-première, et notamment des pères et mères de famille, ont exprimés leur émotion face à ce film qui donne finalement une belle leçon de vie : même au chômage, même avec un mari absent, même avec un handicap, on fait tous du mieux possible avec ce qu’on a.
Pour le metteur en scène, l’arrière pays niçois, décor principal du film, devait à la fois être doux et austère pour illustrer les relations entre les personnages. Et c’est bien vu puisque la relation familiale, au départ très froide, distante, sans partage, évolue progressivement vers quelque chose de plus sain, de plus vivable. Jouer avec les paysages renforce cette impression. Le choix des acteurs est lui aussi en phase avec le scénario : Jacques Gamblin, toujours dans un registre assez peu expressif, était marathonien dans sa jeunesse. Mais malgré cette aptitude déjà marquée pour le sport, il a quand même dû s’entraîner beaucoup afin de pouvoir répondre au besoin du tournage.
Si le challenge de Jacques et de Fabien était d’un ordre physique, pour Nils Tavernier, le défi était de réaliser un de ses premiers films en dirigeant un enfant handicapé qui jouait son tout premier rôle ! Il lui fallait donc de bons acteurs à ses côtés pour pouvoir donner le plus d’attention possible à Fabien. D’où le choix de Jacques Gamblin et de Alexandra Lamy. C'est une vraie révélation, bien loin du personnage de Chouchou dans « Un gars, une fille », Alex montre un nouveau visage dans « De toutes nos forces ». Plus dur, plus dramatique mais aussi très intense. Certaines scènes qu’elle interprète sont réellement troublantes.
La réflexion autour du handicap est bien exploitée, sans trop de clichés finalement puisqu’on parle quand même au départ d’un père qui rejette son fils handicapé. On parle aussi d’un combat familial ou encore de défis à relever. Bref, ce long-métrage à tout à fait sa place dans la programmation du festival Zanzan que l'on vous invite à aller découvrir. Bonne séance !
Coraline Lafon